LA FRANCE PITTORESQUE
Maison natale (La) de Colette
a retrouvé ses couleurs d’autrefois
(Source : France 3 Bourgogne)
Publié le dimanche 22 mai 2016, par Redaction
Imprimer cet article
L’auteur du Blé en herbe et des Claudine était originaire de l’Yonne. Sa maison natale de Saint-Sauveur-en-Puisaye ouvre ses portes au public à partir du mercredi 25 mai 2016. Le bâtiment, qui a été restauré grâce à ses admirateurs, revient de loin.
 

Colette fut la deuxième femme élue membre de l’Académie Goncourt. Elle considérait la maison où elle a vu le jour comme le « paradis absolu ». « En 1922, quand Colette écrit La Maison de Claudine, c’est celle-là », raconte avec passion le président de la Société des amis de Colette, Frédéric Maget, en désignant la maison bourgeoise située au cœur du village de Saint-Sauveur-en-Puisaye.

Une maison reconstituée à l’identique
La bâtisse aux volets gris est coiffée d’un toit en ardoise. Elle cache à l’arrière un jardin où domine une glycine bicentenaire monumentale. A l’intérieur de la maison, des plinthes en faux marbre et les papiers peints d’époque, refabriqués pour l’occasion, replongent dans l’ambiance de la fin du 19e siècle. Le visiteur pénètre dans la chambre d’enfance de Colette, exigüe et sombre, puis déambule dans la bibliothèque où elle passait de longues heures avec son père, ou encore dans la chambre, vaste et lumineuse, qu’elle occupera ensuite, adolescente.

Maison natale de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l'Yonne (Bourgogne)

Maison natale de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne (Bourgogne)

« On s’est lancé dans le pari de reconstituer la maison telle qu’elle était entre 1873 et 1891 et d’être au plus juste », explique le président de la Société des amis de Colette. Les différentes couches de peinture ont été grattées au scalpel pour retrouver les couleurs d’origine. Cette reconstitution s’appuie aussi sur les « milliers de pages » consacrées par la romancière à cette bâtisse au fil de ses œuvres. Ici, 20% du mobilier exposé a appartenu à la famille de l’écrivain.

« Ici, Colette est née »
Depuis 1925, une plaque en marbre posée sur la façade rappelle que « ici, Colette est née ». C’était en 1873. Sidonie Gabrielle Colette vivra à Saint-Sauveur jusqu’en 1891. Sa famille, ruinée, vendra son mobilier aux enchères avant de s’installer dans le Loiret, ce qu’elle vivra comme un « traumatisme ». En 1893, Colette épouse Henry Gauthier-Villars, dit Willy, et se lance « un peu par hasard » dans l’écriture. « Pour recréer le paradis qu’on lui a volé ».

Claudine à l’école paraît en 1900 sous le seul nom de Willy, comme les trois volumes suivants de la série. Le public découvrira plus tard que l’auteur principal est en réalité Colette, qui entamera également une carrière d’actrice et de journaliste. En 1926, un soyeux lyonnais, Francis Ducharne, qui avait acheté la maison de Saint-Sauveur un an auparavant, en offre l’usufruit à Colette, qui y séjournera épisodiquement. La propriété est finalement vendue fin 1950.

Le long combat des admirateurs de Colette
En 2010, la Société des amis de Colette entreprend de racheter la maison, mais le coût du projet s’élève à 1,5 million d’euros. « La maison avait été occupée par plusieurs propriétaires et avait subi des modifications ; elle avait beaucoup perdu de son charme et avait été mal entretenue », rappelle Pascal Brunet, l’architecte en chef des monuments historiques.

Outre les subventions publiques, de grands mécènes participent au financement et l’association, pour collecter des fonds, organise le 9 novembre 2010 une soirée au Théâtre du Châtelet à Paris, autour d’artistes comme Mathieu Amalric, Carole Bouquet, Leslie Caron, Ludmila Mikaël ou la chanteuse Juliette. Aujourd’hui, la Société des amis de Colette espère accueillir 15 000 personnes par an pour faire découvrir l’écrin des premières années de l’auteur.

Colette s’est éteinte le 3 août 1954 dans son appartement parisien du Palais-Royal. L’écrivaine avait reçu des funérailles nationales.

Pour voir le sujet consacré en juillet 2014 à la restauration : CLIQUEZ ICI

Site Internet des grottes de Naours : http://citesouterrainedenaours.fr

Inrap
Accédez à l’article source

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE