LA FRANCE PITTORESQUE
Ex abrupto
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Publié le mercredi 20 avril 2016, par Redaction
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Brusquement, sans préparation
 

Ces mots désignent le brusque début d’un orateur qui, sur des dispositions de son auditoire ou dominé par une passion irrésistible, entre en matière sans préambule. L’exorde ex abrupto est en réalité, comme le dit Cicéron, la suppression de l’exorde.

« Le recueil des lettres du jeune Goethe à la comtesse Auguste s’ouvre par une déclaration ex abrupto si chaleureuse, si passionnément désordonnée, qu’elle dépasse le but. » (Henri BLAZE)

« On ne régénère pas un peuple ex abrupto, on ne transforme pas ses mœurs, on ne corrige pas ses vices, on ne lui crée pas des forces avec une charte ou un hatti-schérif. » (Édouard THOUVENEL, Constantinople)

« En 1760, J.-J. Rousseau adresse ex abrupto à Voltaire, en pleine paix, sans provocation aucune, cette déclaration de haine : Je ne vous aime point, monsieur ; vous avez perdu Genève pour prix de l’asile que vous y avez reçu ; vous avez aliéné de moi mes concitoyens pour prix des applaudissements que je vous ai prodigués. (LANFREY)

« Cette question n’était pas de celles qu’on peut résoudre ex abrupto, à quatre heures du matin et au sortir du bal ; je me couchai donc sans m’en préoccuper davantage, et en disant : A demain les affaires ! » (Charles DE BERNARD)

« De tous les mendiants qui pullulent dans la ville, les plus honnêtes et les plus utiles sont assurément les frères quêteurs. Mais on assure qu’ils ont la mauvaise habitude d’entrer partout sans se faire annoncer, de pénétrer ex abrupto dans les arrière-boutiques et de mendier d’un ton d’autorité qui embarrasse les timides et les petits. » (Edmond ABOUT)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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