Il est digne d’entrer
Molière ajoute à ce solécisme le suivant : « In nostro docto corpore, dans notre corps savant. » C’est la réponse chantée en chœur par les médecins, apothicaires et autres savants dans la scène burlesque du Malade imaginaire. Ces mots, que l’on cite fréquemment, s’emploient toujours par plaisanterie.
« J’ai lu la Poétique dont vous me parlez : on voit que c’est un philosophe poète qui a fait cela. Si vous ne le faites pas intrare in nostro digno corpore à la première occasion, vous aurez grand tort. » (VOLTAIRE, A d’Alembert)
« Que vous dirai-je enfin ? Tout me favorisait, tout m’appelait au fauteuil académique. Visconti me poussait, Millin m’encourageait, Letronne me tendait la main ; chacun semblait me dire : Dignus es intrare. Je n’avais qu’à me présenter, je me présentai donc, et n’eus pas une voix. » (Paul-Louis COURIER)
« Aux yeux de la coterie aristocratique, celui ou celle dont les titres sont de fraîche date, n’est point vraiment noble ; un certain nombre de quartiers est absolument nécessaire pour la cérémonie du dignus est intrare. Quant aux pauvres diables, qui n’ont aucune espèce de parchemins, ni blancs ni jaunes, ceux-là sont sans nom. » (Revue de Paris)
« Grétry se présente à l’académie des philharmoniques de Bologne, on le soumet aux épreuves, il en sort triomphant ; et les philharmoniques chantent en chœur : Dignus, dignus est intrare in nostro docto corpore. » (CASTIL-BLAZE)
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