LA FRANCE PITTORESQUE
Decet imperatorem stantem mori
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Publié le dimanche 17 avril 2016, par Redaction
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Un empereur doit mourir debout
 

Vespasien, empereur romain, avait dépassé sa soixante-neuvième année, lorsqu’il fut attaqué de la maladie qui le conduisit au tombeau, non par de vives souffrances, mais par un affaiblissement progressif. Conservant jusqu’au bout sa sérénité d’âme, il tournait en plaisanterie l’apothéose qui allait lui être décernée. « Je m’aperçois que je commence à devenir dieu », disait-il gaiement, à mesure que sa situation devenait désespérée.

Malgré son extrême langueur, il n’interrompit pas un instant ses occupations accoutumées ; il vaquait aux affaires, il donnait audience dans son lit ; enfin, se sentant défaillir, il fit un dernier et suprême effort pour se lever, disant : Decet imperatorem stantem mori, puis, s’étant fait habiller, il expira entre les bras de ses officiers.

« Daquin montra de l’héroïsme à son heure dernière. A l’âge de soixante-dix-huit ans, retenu dans son lit par la maladie qui venait de le frapper et qui l’emporta huit jours après, Daquin pensait à la fête de saint Paul, qui s’approchait. Je veux me faire porter à mon orgue, c’est là que je dois mourir : Decet imperatorem stantem mori. » (CASTIL-BLAZE)

« Brummel, ruiné, voulait faire belle contenance jusqu’à la fin : Decet imperatorem stantem mori. Il mourut en effet sur la brèche ; il parut le soir même au balcon de l’Opéra, et, à minuit, le beau n’existait plus. Brummel, fugitif, n’emportant guère qu’une vingtaine de mille francs, courait incognito sur la route de Douvres, et débarquait à Calais avant que ses créanciers eussent soupçonné son départ. » (Revue de Paris)

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