LA FRANCE PITTORESQUE
Dat veniam corvis, vexat censura columbas
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Publié le dimanche 17 avril 2016, par Redaction
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La censure pardonne aux corbeaux et poursuit les colombes
 

Juvénal (sat. II, v. 63) met ce vers dans la bouche de Lauronie, qui en fait la conclusion d’un énergique plaidoyer en faveur de son sexe, attaqué par les stoïciens.

Je hais le cœur pervers, le débile cerveau
Qui noircit la colombe et blanchit le corbeau.
malades de la peste, La Fontaine exprime en d’autres termes la même vérité :
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

« Tous mes mobiliers de luxe soi-disant asiatique, réunis, n’égaleraient pas, à beaucoup près, la valeur du plus modique mobilier d’un appartement d’habitué de bourse de la rue Vivienne ou de la rue Richelieu. Où sont donc les monuments de mon opulence ? où sont donc mes usines à dix mille marteaux ? Je n’ai jamais mis, dans toute ma vie, qu’une pierre sur une pierre, et c’était pour marquer la place de deux tombeaux ! Dat veniam corvis, vexat censura columbas ! » (LAMARTINE)

« L’auteur comique raille la bonté et la simplicité des mœurs ; il s’attache à de légers ridicules, et il laisse passer sans critique les vices véritables : Dat veniam corvis, vexat censura columbas. » (A. GARNIER)

« Cet aimable esprit du jour, si vif à tourner la décence en ridicule, ne l’est pas moins à protéger et à caresser la licence ouverte. Il a cela de commun avec la critique moderne : Dat veniam corvis, vexat censura columbas. (PIRON, Préface de la Métromanie)

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