LA FRANCE PITTORESQUE
Beati pauperes spiritu
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Publié le vendredi 15 avril 2016, par Redaction
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Bienheureux les pauvres d’esprit
 

Si l’on cherchait le sens de ces premières paroles du Sermon sur la montagne, dans l’application qui en est faite d’ordinaire, il faudrait admettre, comme on le fait généralement, que Jésus-Christ a glorifié l’idiotisme.

Ce sens ne peut être celui de l’Écriture. Quelques interprètes ont traduit pauperes spiritu par pauvres en esprit, c’est-à-dire détachés de tous les biens terrestres et n’aspirant qu’aux biens du Ciel ; mais une tradition erronée est indestructible ; on a dit une fois et l’on dira toujours : Bienheureux les pauvres d’esprit, en appliquant cette expression à ceux qui, dépourvus d’instruction et de talents, voient cependant leurs affaires prospérer : Cet homme a fait une fortune colossale en quelques années, et c’est à peine s’il sait signer son nom : Beati pauperes spiritu.

« Quoique le vicaire fût un de ceux auxquels le paradis doit un jour appartenir en vertu de l’arrêt Beati pauperes spiritu ! il ne pouvait pas, comme beaucoup de sots, supporter l’ennui que causent d’autres sots. » (BALZAC)

« L’Univers préconise systématiquement l’ignorance. Hier encore il protestait contre les procès de la raison humaine. Il prend à la lettre le texte beati pauperes spiritu, et il a naguère crié de toutes ses forces : Abêtissez-vous !. Il faut bien qu’il prêche d’exemple. » (Émile DE LA BÉDOLLIERE)

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