LA FRANCE PITTORESQUE
Le Guadeloupéen Benoît Foucan-Perafide,
meilleur apiculteur de France
(Source : La 1ère)
Publié le vendredi 4 mars 2016, par Redaction
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Son histoire avec les abeilles a pourtant commencé douloureusement, se souvient Benoît Foucan-Perafide. Echaudé par les piqûres, il ne voulait plus approcher une butineuse. Dix ans après, ce Guadeloupéen est devenu meilleur apiculteur de France et participe à 38 ans au salon de l’Agriculture de Paris, Pavillon Régions d’Outremer, au stand de la Chambre d’agriculture de la Guadeloupe qui héberge l’association des apiculteurs du département.
 

Début février, au côté de 33 autres lauréats, Benoît a reçu le Prix d’excellence du Concours général agricole 2016. En 2015, Scea O Miel, la société dont il est le gérant, a obtenu la médaille d’or en miels tropicaux foncés. En 2014, l’or en miels tropicaux clairs et l’année précédente un doublé argent et or respectivement. Pour son associé Maurice Cléry et lui, c’est une surprise et un sentiment de fierté. « Je vais dire que c’est la réussite, cela fait dix ans que je ne fais que ça », raconte Benoît.

Humilité et discrétion
« Agréable, ouvert, très investi dans son travail, se donnant sans compter, il a façonné la filière », affirme Jacques Passave, le président de l’Apigua (Association des Apiculteurs de Guadeloupe). « Il ne vous le dira pas : il a été désigné (localement) meilleur technicien des filières agricoles il y a quelques années », ajoute-t-il. « Grande humilité et discrétion, des qualités qui permettent de réussir », conclut M. Passave.

Benoît Foucan-Pérafide, meilleur apiculteur de France, au salon de l'Agriculture de Paris

Benoît Foucan-Pérafide, meilleur apiculteur de France,
au salon de l’Agriculture de Paris

Le père de Benoît Foucan-Perafide était agriculteur et possédait canne et bovins. Lui-même, marié et père de deux enfants, se destinait à l’agriculture mais pas à l’apiculture. Son histoire avec les abeilles a commencé au hasard d’un stage qu’on lui a proposé à l’Apigua alors qu’il était en DESS (bac +5) production animale et végétale en Corse.

De 60 ruches en 2008 à 250 aujourd’hui
« Au début, les abeilles m’ont massacré. Une fois, j’ai reçu une trentaine de piqûres et je me suis dit : je ne veux plus en voir de ma vie ! », raconte-t-il. Puis son regard a évolué. « Quand j’ai vu tout le travail que ces petites bêtes faisaient pour produire du miel, la pollinisation, leur organisation, cela m’a épaté », confie-t-il. Seul dans la nature, il leur parle parfois, content d’elles : « C’est mignon, mignon », mais il sait aussi dire à « ses petites bêtes » quand il n’est pas satisfait de leur production.

De 60 ruches en 2008, avec son associé, ils en ont aujourd’hui 250 sur plusieurs communes de Grande-Terre et Basse-Terre et même sur l’île de la Désirade. Production annuelle : 4 tonnes. Son dernier rucher, il l’a installé dans la campagne de Baie-Mahault, dans une zone de petite forêt humide à la végétation diversifiée. Pommes roses et bois de rose côtoient merisiers et arbres de mangrove. Les abeilles produisent un miel foncé, au goût légèrement amer.

Faire du miel de Guadeloupe un produit de luxe
« La Guadeloupe a un terroir exceptionnel : une combinaison florale unique. Nous avons 3.800 plantes, environ 400 sont visitées par les abeilles », explique l’ingénieur technique à l’Apigua, qui s’exprime beaucoup avec ses mains. « En Corse, cinq fois plus grande, il y en a 200 à peu près. Notre miel est très parfumé et fruité », ajoute-t-il.

La section miels tropicaux au Concours général agricole a été créée en 1999. Sur les 46 médailles distribuées, la Guadeloupe en a raflé 35. La réputation de son miel n’est presque plus à faire. « Nous travaillons à une labellisation, le travail de caractérisation est presque terminé », précise M. Passave. Leur volonté, avec Benoît Foucan-Perafide : faire du miel de Guadeloupe un produit de luxe.

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