LA FRANCE PITTORESQUE
15 février 1885 : instauration d’un service
pour recevoir des dépêches télégraphiques
par téléphone
(D’après « Histoire de la téléphonie et exploitation des téléphones
en France et à l’étranger », paru en 1888)
Publié le dimanche 14 février 2016, par Redaction
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De 1883 à 1887, l’administration établit des réseaux téléphoniques dans 84 villes ou villages de France, mais c’est vers la fin de 1884 qu’on commença l’installation de cabines téléphoniques publiques à Paris et dans quelques villes de province. Quatre ans plus tard, ces cabines, qui existaient dans les bureaux de postes et télégraphes et les bureaux centraux de la Société générale des Téléphones, étaient au nombre de 81, le service ayant été ouvert au public le 1er janvier 1885.

Dès cette époque, toute personne était admise à communiquer avec n’importe quel abonné au réseau de Paris aux conditions suivantes : les personnes non abonnées au service téléphonique de Paris payaient une taxe de 50 centimes pour cinq minutes de conversation ; le gouvernement délivrait aux abonnés de Paris, sur la présentation de leur contrat, une carte d’abonnement, dont le prix était de 40 francs par an, et qui leur permettait de communiquer dans tous les bureaux téléphoniques et bureaux de quartiers de la Société générale des Téléphones indistinctement.

Une des premières cabines téléphoniques publiques installées à Paris en 1884

Une des premières cabines téléphoniques publiques installées à Paris en 1884

De plus, cette Société remettait à tous ses abonnés, sur la présentation de leur contrat d’abonnement, des cartes de communication leur donnant droit de communiquer gratuitement dans tous ses bureaux de quartiers, mais dans ses bureaux seulement. Enfin, chaque abonné avait droit à autant de cartes qu’il possédait d’abonnements.

Après neuf heures du soir, le public n’était à cette époque pas admis toutefois à téléphoner dans les cabines de Paris. Il faudra attendre le 1er avril 1887 pour qu’un certain nombre de cabines soient mises à sa disposition après cette heure dans quelques bureaux, et notamment toute la nuit dans celui situé rue de Grenelle.

C’est en 1885 que le gouvernement s’occupa de la réception et de la transmission des dépêches télégraphiques par téléphone. Conformément à une convention passée le 15 février 1885 entre le ministre des Postes et des Télégraphes et la Société générale des Téléphones, les abonnés du réseau téléphonique de Paris purent expédier et recevoir par téléphone leurs dépêches télégraphiques. Un service téléphonique fonctionnant jour et nuit fut établi à cet effet dans le bureau télégraphique central de la rue de Grenelle.

Les télégrammes échangés dans ces conditions étaient soumis à la taxe du tarif en vigueur ; mais les abonnés qui voulaient profiter de cette mesure devaient contracter un abonnement supplémentaire, dont le montant, fixé par le ministère, était de 50 francs par an. Le texte des dépêches adressées aux abonnés de ce service devait être précédé du mot : TÉLÉPHONE. Toute dépêche téléphonée était en même temps confirmée par écrit par le service ordinaire des tubes pneumatiques. Les dépêches étrangères ne pouvaient être transmises par téléphone.

Par ailleurs, et par suite de cette même convention, il fut décidé que la transmission des télégrammes par téléphone pourrait être faite dans plusieurs villes, notamment à Bordeaux et à Marseille, et que des cabines téléphoniques publiques seraient placées dans certains bureaux des postes et télégraphes de ces villes.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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