LA FRANCE PITTORESQUE
Agnès Sorel : son visage
aussi vrai que nature
(Source : La Nouvelle République)
Publié le samedi 21 novembre 2015, par Redaction
Imprimer cet article
En 2014, le visage d’Agnès Sorel a été reconstitué en 3D par Philippe Froesch avec l’aide scientifique du Dr Philippe Charlier. Le résultat est saisissant.
 

Est-ce sous les traits de ce visage que le roi Charles VII est tombé profondément amoureux d’Agnès Sorel dont il fera par la suite la première maîtresse officielle ? Il y a de très fortes chances. Philippe Froesch, de Visualforensic, à qui l’on doit déjà la visualisation numérique des visages d’Henri IV, de Simon Bolivar ou encore de Maximilien Robespierre, a procédé à la reconstitution du visage de la Dame de Beauté.

Le résultat est plus qu’impressionnant. Les performances informatiques permettent aujourd’hui de matérialiser le moindre détail avec une extrême finesse, que ce soit le grain de la peau, les cheveux, l’iris de l’œil... Une première reconstitution informatique avait été réalisée en 2005. C’était il y a un siècle en ère numérique. « Nous avions gardé le scanner du crâne d’Agnès Sorel qui nous avait permis, avec Jean-Noël Vignal — à l’époque, directeur du département d’anthropologie légiste à la gendarmerie nationale de Paris —, de faire cette reconstitution. Depuis, la science a beaucoup progressé et les outils informatiques aussi qui permettent d’être encore plus réaliste. Là, nous avons travaillé plus sur le plan microscopique », souligne le Dr Philippe Charlier. C’est à ce médecin légiste des grands noms de l’histoire que l’on doit la confirmation scientifique d’un empoisonnement au mercure de la maîtresse de Charles VII.

Le visage version 2014 d'Agnès Sorel, ici, vers ses 25 - 28 ans

Le visage version 2014 d’Agnès Sorel, ici, vers ses 25 - 28 ans
© Crédit photo : Visualforensic 2014/Froesch/Nociarova

« On n’est pas loin du tableau de Jean Fouquet »
Le visage version 2014 est-il raccord avec les précédentes représentations de la favorite ? « Ce portrait n’est pas éloigné du tableau de Jean Fouquet (NDLR : vers 1450). Il y a une ressemblance, avec cette petite bouche, ces grands yeux et ce grand front. » A ce jour, la seule représentation en trois dimensions est celle du gisant de la belle Agnès dans la collégiale Saint-Ours de Loches : « On avait comparé la morphologie du crâne d’Agnès Sorel avec celle du gisant : c’était parfaitement le même, bien que le bout de son nez ait été cassé à la Révolution française. C’est normal, le visage du gisant avait été fait à partir d’un masque mortuaire. On a le même exemple pour Henri II, Catherine de Médicis... »

Dans dix ans, aura-t-on une autre version d’Agnès Sorel ? Le tableau de Jean Fouquet la représente avec une poitrine généreuse, un sein dénudé, et une taille très fine. « Même si on avait eu une côte ou une vertèbre d’Agnès Sorel, on n’aurait pas pu reconstituer le reste de son corps », sourit Philippe Charlier. Désolé, messieurs !

Xavier Roche-Bayard
La Nouvelle République

Accédez à l’article source

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE