LA FRANCE PITTORESQUE
La Cité de Carcassonne en 3D,
comme on ne l’a jamais vue
(Source : La Dépêche)
Publié le vendredi 13 novembre 2015, par Redaction
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Issus de cinq universités européennes, 19 scientifiques travaillent actuellement à numériser les remparts de la forteresse médiévale, jusqu’à remonter bien en-deçà du Moyen Âge, au temps des Romains
 

Une étude d’ensemble réalisée grâce à des technologies numériques dernier cri, dont les premiers rendus seront proposés au public fin 2016. « Ce ne sont pas simplement des chercheurs qui se font plaisir, c’est vraiment utile, et même fondamental pour Carcassonne », souligne Marie-élise Gardel, la responsable coordonnatrice de ce Projet Collectif de Recherche (PCR) international intitulé Carcassonne, La Cité : relevés, étude et datation des fortifications.

Selon cette archéologue médiéviste de renom — docteur en Histoire, directrice du chantier de fouilles de Lastours notamment, elle fait autorité dans son domaine —, « pouvoir rassembler une telle équipe est extraordinaire, même si trouver l’argent, assurer la logistique et gérer les egos peut parfois s’avérer difficile ! » Et manifestement, ces universitaires venus de Rennes, Aix-en-Provence, Barcelone, Valladolid, jusque de Suède, sont très heureux de partager leur travail, un chantier qui dure depuis un an et qui se poursuivra jusqu’à l’année prochaine, à raison de deux semaines par an sur site.

La Cité de Carcassonne

La Cité de Carcassonne

A cette date, ils seront certainement en capacité de présenter un premier rendu au public, avec son lot de découvertes, voire de révélations, ce qui ne serait pas étonnant sur un champ d’investigation aussi pointu. D’autant que la dernière grande lecture globale de la Cité remonte à Joseph Poux, du début des années 20 à la fin des années 30.

Les murs ont aussi une bouche
à l’image des appareils high-tech de mesure de la granulométrie des mortiers utilisés par les Suédois d’Umeå — Umeå, en Suède, a été Capitale europénne de la Culture en 2014 —, ou des scanners 3D qui équipent les Espagnols du Laboratorio de fotogrametría arquitectónica de Valladolid (Castille) — des engins capable d’enregistrer un million de points par seconde à 360° tout en prenant des photos —, cette équipe pluridisciplinaire procède à des relevés d’une précision extrême qui permettront, une fois interprétés, de dater les murailles et de raconter leur histoire, un véritable patchwork constitué au fil des époques.

En gros, chaque pierre, de chaque face, de chacun des murs des deux enceintes constituant les fortifications de la Cité, sera accessible par ordinateur aux spécialistes du monde entier. Les yeux collés aux détails, sans avoir à se déplacer, ni poser des échafaudages... Sans doute même, à terme, ces vues saisissantes pourront-elles être utilisées à des fins plus ludiques et grand public.

Pascal Charras
La Dépêche

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