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Bouvines : l’État revient sur ses engagements
pour rénover l’église classée
(Source : La Voix du Nord)
Publié le jeudi 17 septembre 2015, par Redaction
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Sa réfection devait être achevée pour les 800 ans de la victoire de Philippe Auguste, en 2014. Alors que la dernière phase de travaux, la plus importante, vient de commencer, l’église Saint-Pierre doit faire face à une nouvelle avarie : l’État n’a plus les moyens de payer la note.
 

C’est toujours la même rengaine : celle d’un village trop petit pour sa grande histoire. Avec ses 700 habitants, et un budget corrélé, Bouvines a dû batailler ferme pour sa mémoire. Il a fallu toute la détermination des élus communaux et de bénévoles pour que, l’an dernier, la France se souvienne qu’elle est née dans la plaine pévéloise le 27 juillet 1214. La République avait boudé les commémorations. Après avoir évoqué un centre d’interprétation, jamais construit, ou une étape du musée de l’histoire de France, enterré, l’État rate encore son rendez-vous avec l’histoire de Bouvines.

« Nous n’avons reçu qu’une subvention de 54 % pour la dernière phase des travaux de l’église Saint-Pierre. Comme c’est un monument historique, elle aurait dû atteindre 80 % », calcule Alain Bernard, le maire de Bouvines. Or, c’est la commune qui comblera le solde : « Cela nous oblige à engager 265 000 € pour terminer les travaux indispensables, soit 150 000 € de plus que le plan de financement initial », précise l’élu dans un courrier adressé à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), qui débloque les fonds.

L'église Saint-Pierre, à Bouvines (Nord)

L’église Saint-Pierre, à Bouvines (Nord)

Celui qui est aussi premier vice-président à la Métropole européenne de Lille, chargé des finances, a fait les comptes : « C’est plus du tiers du budget de la commune, qui culmine à 400 000 € ! » À la guerre comme à la guerre, l’élu a dû échafauder un nouveau plan de bataille pour terminer les travaux. « Nous n’avons engagé que la moitié de la dernière tranche pour être sûrs de payer ! »

En fait, sous les immenses bâches qui cachent la façade nord-est de l’église, les ouvriers ont commencé à retirer les ardoises. Elles seront toutes remplacées, au terme d’un vaste chantier démarré fin 2010. Les quelque 30 000 ardoises, qui couvrent la totalité du toit, ont été achetées en même temps. Objectif : garder l’uniformité du coloris. Les ouvriers en profitent pour vérifier la charpente. Sous l’autorité de l’architecte des Monuments de France, ils vont également procéder au calepinage, en « biffant » toutes les pierres qui doivent être changées. Elles seront retriées sans souci : « C’est un parement, l’édifice est en brique », relève Alain Bernard.

La croix du XIIIe siècle, qui trônait au-dessus du chœur, vestige de l’ancienne chapelle préexistant à l’église Saint-Pierre, va être redorée. Fin des travaux prévue au printemps 2017... même si le paiement n’est assuré que jusqu’à mi-2016. Pour solder la note, Alain Bernard a relancé la DRAC et pris contact avec les fondations d’entreprises. En renonçant à une souscription : l’appel aux deniers privés n’est pas autorisé quand le bâtiment est classé.

Marie Vandekerkhove
La Voix du Nord

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