LA FRANCE PITTORESQUE
7 septembre 1341 : arrêt de Conflans
et début de la guerre de
Succession de Bretagne
()
Publié le dimanche 6 septembre 2015, par Redaction
Imprimer cet article

Le duc Jean III de Bretagne était mort le 30 avril 1341, sans laisser d’enfants. De ses deux frères, l’un était déjà mort, et sa fille unique, Jeanne la Boiteuse, avait épousé Charles de Blois, neveu du roi de France Philippe VI. L’autre frère, Jean, comte de Montfort, était né d’une seconde femme.

Charles de Blois et Jean de Montfort prétendirent tous deux à la succession, car les deux questions de la succession des femmes et de la représentation des lignes n’étaient nullement décidées dans aucun fief ou dans aucun royaume. Chacun comptait toujours que la force ou le pouvoir royal fausserait le droit, et Charles de Blois invoqua l’aide de Philippe VI, comme Jean de Montfort celle du roi d’Angleterre Édouard III.

Jean de Montfort (vers 1295 - 1345)

Jean de Montfort (vers 1295 - 1345)

Montfort s’était mis promptement en possession de la Bretagne ; il avait pour lui le peuple et le clergé, mais la noblesse s’attachait à Charles de Blois ; et après convocation des deux parties à Conflans afin que chacun présentât sa plaidoirie devant un groupement des pairs de France, un arrêt du parlement, nommé arrêt de Conflans, fut rendu en la faveur de Charles de Blois le 7 septembre 1341.

Quoique Philippe lui laissât le soin de l’exécuter avec ses seules forces, son fils, l’héritier du trône, son frère et tous les princes du sang s’étaient rendus à l’armée avec laquelle Charles de Blois envahit la Bretagne.

Le succès était douteux cependant ; mais Montfort étant sorti de Nantes pour traiter dans le camp de son adversaire, y fut arrêté en trahison, le 1er novembre 1341, et enfermé au Louvre. Sa femme, la comtesse Marguerite, loin de se laisser abattre par cet événement, se mit aussitôt à la tête du parti de Montfort, et le dirigea avec une vigueur et une constance qu’on aurait à peine attendues du plus brave chevalier ; en même temps, à l’opiniâtreté des Bretons, à l’acharnement d’une guerre civile, se joignait la profonde animosité des Français et des Anglais, qui ne paraissaient que comme auxiliaires dans les deux armées, encore qu’ils portassent à leurs combats une férocité jusqu’alors sans exemple.

Les haines réciproques s’augmentèrent encore lorsqu’on apprit en Bretagne, qu’au sein d’une trêve qui avait suspendu les hostilités, Philippe VI avait, le 29 novembre 1343, fait trancher la tête dans son propre parti à Olivier de Clisson et à quatorze autres des principaux seigneurs de Bretagne, qu’il avait invités à un tournoi à Paris.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE