LA FRANCE PITTORESQUE
Château de Versailles : le très
secret musée des carrosses
(Source : Le Point)
Publié le samedi 1er août 2015, par Redaction
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Fermé au public, il abrite notamment six superbes traîneaux utilisés sous Louis XV pour glisser dans les allées verglacées de Versailles
 

Installé dans la Grande Écurie, le musée des carrosses est fermé à la visite depuis plusieurs années, mais la conservatrice Hélène Delalex a accepté de nous le faire visiter. Elle nous annonce qu’il devrait rouvrir à l’automne, totalement restauré.

Créé en 1851 par le roi Louis-Philippe, le musée des carrosses possède également la plus belle collection au monde de traîneaux de cour. Sous Louis XIV et Louis XV, les nobles se promenaient, et organisaient des courses, dans les allées enneigées du jardin de Versailles et sur les canaux gelés. La France connaissait alors des hivers bien plus rigoureux qu’aujourd’hui. Les traîneaux étaient tirés par des chevaux ferrés de crampons. Les gentilshommes s’asseyaient à l’arrière, tenant les rênes, tandis que leurs dames prenaient place à l’avant.

Service des menus plaisirs
Les six traîneaux royaux exposés ont été fabriqués vers 1740 par le Service des menus plaisirs dans l’esprit des décors de théâtre. Voilà l’incroyable traîneau-léopard garni de velours de soie jaune. Probablement un léopard de la ménagerie de Versailles qui a servi de modèle. Le traîneau aux roseaux, en forme de coquille fabriquée en « papier mâché », fut également utilisé par Napoléon Ier. Lors de sa restauration, on a découvert la présence d’au moins quinze couches de peinture, dorure, glacis et vernis. Le traîneau aux jeux chinois est constitué d’une caisse en bois à deux places, en forme de gondole. Le cocher enfilait ses pieds dans des chaussons de cuir de Russie. Le traîneau à la sirène doit son nom à une sirène sculptée à la proue d’une caisse de bois en forme de conque.

Intéressons-nous maintenant aux carrosses. Hélène Delalex est d’une merveilleuse érudition, n’ayant d’égale que la perfection de ses traits. Elle attire notre attention sur trois berlines ayant servi au mariage de Napoléon avec Marie-Louise d’Autriche, puis sur le carrosse du sacre de Charles X et sur le char funèbre de Louis XVIII. Mais la voiture la plus émouvante est aussi la plus petite. C’est le carrosse miniature, auquel on attelait un chien, du dauphin Louis de France, fils aîné de Louis XVI. Le malheureux enfant mourut de tuberculose, à l’âge de sept ans, un mois et dix jours avant la prise de la Bastille.

Frédéric Lewino et Rand A. Khalek
Le Point

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