LA FRANCE PITTORESQUE
Le château de Sceaux, témoin
des soubresauts de l’histoire
(Source : Le Parisien)
Publié le vendredi 31 juillet 2015, par Redaction
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Il s’impose dès l’entrée du parc par la cour d’honneur. Dominant le site. Aujourd’hui musée, scène d’opéra comme en juin dernier, le château de Sceaux n’a pourtant rien conservé de sa splendeur au XVIIIe siècle.
 

Son histoire débute avec Colbert, contrôleur des finances de Louis XIV. En 1670, il le rachète pour en faire une maison de campagne, non loin de Paris. Le bâtiment en forme de U est plus vaste qu’aujourd’hui, garni de deux ailes de chaque côté. Surintendant des Bâtiments au gouvernement, Colbert peut faire appel aux meilleurs artistes pour en faire une demeure à la hauteur de son rang. André Le Nôtre dessine les jardins. De son côté, Charles Le Brun décore le parc et les bâtiments. On lui doit notamment les somptueuses fresques de la chapelle — disparue depuis — et du Pavillon de l’Aurore.

A la mort de Colbert en septembre 1683, son fils, le marquis de Seignelay, puis sa belle-fille poursuivent les travaux. C’est de cette époque que datent les broderies de Le Nôtre ou le long tapis vert sur lesquels bronzent aujourd’hui encore les visiteurs du parc.

Le château de Sceaux à la fin du XVIIe siècle

Le château de Sceaux à la fin du XVIIe siècle

Sept ans plus tard, en 1700, le vaste domaine devient le terrain de jeu d’une cour joyeuse et festive. La capricieuse duchesse du Maine s’entoure d’illustres académiciens oubliés ou plus connus comme Voltaire. Les fastueux festivals s’y succèdent pour divertir l’infatigable duchesse, comme ces Grandes Nuits de Sceaux, en 1714 et 1715. Les bals sont costumés, on danse, joue des pièces, compose des poésies, parfois au rythme des feux d’artifice. Mais quand la duchesse du Maine s’éteint en 1753, le domaine s’endort pour ressusciter... avec la révolution.

La Nation réquisitionne alors le domaine. Pendant quelques mois, il vit à nouveau au rythme des fêtes pittoresques qui réunissent des foules innombrables. On prévoit alors de transformer les lieux en établissement agricole. On y plantera du tabac et y élèvera des porcs. Mais le domaine est vendu et le château détruit par le nouvel acquéreur. Un demi-siècle plus tard, au hasard d’un tirage au sort, la parcelle est attribuée, faute d’héritier, à la femme du futur duc de Trévise, un proche du pouvoir. Dès 1830, les travaux reprennent. Et la grande ferme redevient un château, que l’on observe encore aujourd’hui.

Le château de Sceaux

Le château de Sceaux

Les affres de l’histoire continuent pourtant de le malmener. Le domaine passe encore de mains en mains — jusqu’à être occupé par les Allemands pendant la guerre. Finalement, en 1971, la site est racheté par le conseil général. Depuis, une vaste politique de réhabilitation se poursuit. En témoigne, le parterre de broderies de Le Nôtre, qui ont vu le jour l’année dernière au pied du château.

Le domaine n’a pas encore tout à faire livré ses secrets. Prêtez l’œil à l’ombre des marronniers, dans l’allée droite face au château. Là, un souterrain, vestige du domaine de Colbert, est encore muré. Personne ne sait encore ce qu’il abrite.

Informations pratiques :
Domaine de Sceaux, Parc et Musée de l’Ile-de-France.
Ouvert tous les jours, sauf le lundi de 14 heures à 18 h 30.
3 € tarif réduit : 1,50 €.
Informations : 01.41.87.29.51.

Jila Varoquier
Le Parisien

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