LA FRANCE PITTORESQUE
Vin au Moyen Age :
usages et consommation
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Publié le samedi 25 juillet 2015, par Redaction
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Ingénieur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Danièle Alexandre-Bidon retrace les usages que l’on fait du vin au Moyen Age : consommation quotidienne, types de vins privilégiés, utilisation pour la confection de remèdes, pour le soin des blessures...
 

Au Moyen Age, si l’on a les moyens, on boit du vin, beaucoup de vin. Si l’on n’a pas les moyens, on se retourne sur le cidre, la bière, le poiré. Mais toute personne, notamment en ville, qui gagne sa vie à peu près correctement, ne boit donc que du vin. Et cela est valable pour les hommes, pour les femmes, et même pour les enfants, même en dessous de l’âge de 7 ans. Simplement, pour eux, on coupe le vin avec de l’eau.

Cela représente une production énorme, parce qu’à la fin du Moyen Age, en France, il peut y avoir jusqu’à 20 millions de personnes, avant la Grande Peste. Et la dose pour un adulte est environ de 3 litres par jour. Pour une mère de famille, pour un homme qui travaille. On propose aux gens d’Église de boire un peu moins ; on estime qu’ils ont besoin de faire moins d’efforts qu’une mère de famille, mais c’est tout de même dans ces dosages-là.

Tout le monde n’a pas une cave. Dès potron-minet, ils descendent et vont à la taverne pour boire, pour prendre leur petit-déjeuner. Et dans le petit-déjeuner il y a du vin. Une soupe, du pain trempé dans un bouillon de légumes et de viande, accompagnés de vin, et tout cela dès le matin. Les tavernes ouvrent à l’aube dans les villes médiévales.

Le vin est alors un principe vital. On s’en sert pour laver les blessures. Lorqu’on fait une opération chirurgicale ou quand on soigne un blessé à la guerre, les blessures sont baignées dans du vin. Même pour une chute de cheval, des muscles froissés, on fait des immersions du membre blessé dans du vin, des pansements imbibés de vin, et le vin entre surtout comme base pour la composition de beaucoup de remèdes.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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