LA FRANCE PITTORESQUE
Un des plus vieux studios photos
de France, à Juvisy-sur-Orge
(Source : Le Parisien)
Publié le mercredi 27 mai 2015, par Redaction
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Le 22 mai 1885 s’éteignait à Paris l’un des plus grands écrivains français, Victor Hugo. Hasard du calendrier, cent trente ans après, vendredi dernier, Christian Martinet aime à parler de l’auteur des Misérables lorsqu’il revient sur l’épopée familiale du studio photo de la rue Victor-Hugo, à Juvisy-sur-Orge. Fondé par son grand-père en 1935, l’établissement, l’un des plus vieux de France, fête ainsi cette année ses 80 ans.
 

Le 23 juillet 1887, Victor Martinet naît à Amboise (Indre-et-Loire)… rue Victor-Hugo. Très vite, l’enfant s’intéresse à la photo. Après un apprentissage en Touraine, il monte à Paris où il travaille pour un studio de l’avenue Victor-Hugo. « Il a photographié toute la capitale. Il y avait beaucoup d’artistes. Il a aussi fait l’un des derniers chefs indiens. La légende dit que le chef a eu une peur bleue à cause de la poudre de magnésium », rigole son petit-fils.

En 1914, Victor est mobilisé pour des photos aériennes en vue de repérages militaires. Beaucoup de ces témoignages de l’histoire ont disparu lors d’une inondation, en 1955. Mais ses descendants ont conservé d’autres petits trésors d’une époque où les Français tentaient d’oublier la guerre.

En 1935, Victor Martinet réalise l'une de ses premières photographies dans le studio qu'il vient d'acquérir à Juvisy

En 1935, Victor Martinet réalise l’une de ses premières photographies dans le studio
qu’il vient d’acquérir à Juvisy. © Studio Martinet

« En 1922, il était allé au Tréport (Seine-Maritime). Il passait sur la plage avec une cloche, les baigneurs arrivaient et il les photographiait en groupe. Ma grand-mère développait les plaques dans un studio qu’ils avaient rue Victor-Hugo », poursuit Christian Martinet. Quand il ne va pas en bord de mer, Victor part à Viry respirer l’air de campagne. Il entend alors parler d’un studio à acquérir rue... Victor-Hugo, à Juvisy. L’affaire est conclue en novembre 1935.

Nombreux sont les habitants qui toquent à la porte de sa boutique. « A l’époque, une personne achetait un chapeau et elle venait se faire tirer le portrait. Il y avait aussi toutes les premières communions et les mariages », donne-t-il en exemple. Sans compter les bébés qu’il fallait photographier nus ou encore les enfants pour leur première dent. En 1960, l’artisan passe le relais à son fils, Hubert, qui développera la couleur.

Depuis son plus jeune âge, Christian Martinet baigne donc dans cet univers. « J’allais avec mon grand-père dans la chambre noire. Je me souviens qu’il retouchait avec une petite mine de critérium les rides et les cernes. A 13 ans, j’ai commencé à faire des photos et, à 17 ou 18 ans, j’ai voulu en faire mon métier », développe-t-il. Il prendra la succession de son père en 1987, à 29 ans.

Marie D’ornellas
Le Parisien

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