LA FRANCE PITTORESQUE
Bain de Diane de Poitiers
au château de Chenonceau
(Source : Le Point)
Publié le dimanche 15 février 2015, par Redaction
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La favorite du roi Henri II entretenait sa beauté en se baignant quotidiennement dans le Cher, qu’elle rejoignait en empruntant un escalier dérobé
 

Diane de Poitiers est le seul exemple dans l’histoire de France d’une favorite affichant vingt ans de plus que son royal amant. Il faut dire que, dès 1530, elle est chargée par le roi François Ier de faire l’éducation de son deuxième fils, le futur Henri II ; lequel revient d’une captivité de quatre ans en Espagne en compagnie de son frère aîné, François. Diane a 31 ans et Henri, 11 ans. Amateur de romans de chevalerie, le jeune garçon en fait sa dame malgré leur différence d’âge. Ils seraient devenus amants sept ans plus tard, en 1537.

Diane de Poitiers

Diane de Poitiers

Dès que son amant ceint la couronne de France en 1547, Diane de Poitiers lui demande Chenonceau en cadeau. Une fois en sa possession, elle s’empresse de l’embellir. Elle fait notamment aménager un magnifique jardin sur la rive droite. Mais, surtout, elle demande à l’architecte Philibert Delorme de réaliser un pont au-dessus du Cher avec l’idée de le couvrir avec une galerie. Malheureusement, Henri&nbspII meurt dans un tournoi en 1559. Catherine de Médicis se hâte de récupérer le château de Chenonceau, indemnisant l’ex-favorite en lui donnant celui de Chaumont-sur-Loire.

Beauté et discipline
Et le bain de Diane ? On y vient. À 60 ans, lors de la mort d’Henri II, Diane de Poitiers reste d’une incomparable beauté qui stupéfie tous ses contemporains. Il faut dire qu’elle entretient son corps avec un soin maniaque et une discipline de fer. Elle se couche dès 20 heures pour se lever aux aurores. Elle entame sa journée par un bain glacé dans une rivière et avale un élixir de jouvence à base d’or. Elle chevauche chaque jour longuement, mange frugalement, fuit le soleil, évite les cosmétiques.

Lorsqu’elle séjourne à Chenonceau, elle se baigne donc dans le Cher, qu’il pleuve ou qu’il vente. Pour se rendre au bord de la rivière, elle n’a pas à sortir sur la berge. Elle emprunte l’escalier qui sert aux bateliers pour livrer directement les victuailles dans la cuisine du château. Cet escalier est logé dans le premier pilier du château dans le Cher. Habituellement, il reste invisible derrière une porte fermée à clef. Catherine Thibault, responsable des visites, consent à nous l’ouvrir. L’escalier sombre et glissant mène à une minuscule plate-forme où Diane se glissait dans l’onde.

Frédéric Lewino et Anne-Sophie Jahn
Le Point

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