LA FRANCE PITTORESQUE
Laulhère, le résistant du béret français
(Source : La Tribune)
Publié le samedi 31 janvier 2015, par Redaction
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Créé en 1840 à Oloron-Sainte-Marie (64), sauvé en 2012 par le groupe Cargo, Laulhère est aujourd’hui un des derniers fabricants de béret 100 % français (avec quelques entreprises artisanales comme Le Béret Français, société installée à Laas en Béarn). Fournisseur des armées, c’est dans la mode et le produit touristique que la société, qui a créé une vingtaine d’emplois depuis cette reprise, s’attache à conserver vivant un symbole du patrimoine français.
 

C’est une société au bord du gouffre que la holding toulousaine Cargo (une douzaine de sociétés dans le secteur de la décoration, du bricolage ou encore des accessoires pour automobiles) avait repris mi-2012 à la barre du tribunal de commerce de Pau en promettant d’y investir 1,2 M€ en deux ans.

Cargo, qui avait réalisé cette acquisition via sa filiale Cargo - Promodis, spécialisée dans la production et la vente d’articles militaires et paramilitaires, avait alors récupéré un des derniers acteurs de la production française de bérets. Un acteur, Beatex (producteur des bérets de la marque Laulhère), qui ne comptait plus que 25 salariés.

« Dès le départ de l’aventure, souligne Rosabelle Forzy, présidente directrice générale de Laulhère, le groupe Cargo, qui a toujours pour objectif de pérenniser Laulhère, nous a doté des moyens nécessaires afin de relancer l’affaire tout en nous donnant un maximum d’autonomie sur le plan de la stratégie de développement. »

20 emplois créés, un concurrent français absorbé
A priori, cette approche de Laulhère s’est avérée payante. Depuis la reprise de la société, 20 emplois ont été créés à Oloron-Sainte-Marie, dans une unité de production qui bénéficie des labels Entreprise du patrimoine vivant et Origine France garantie.

Le millitaire, la mode et le made in France, Laulhère, représentant hexagonal historique (société créée en 1840) de la production de bérets joue sur ces trois axes pour conserver la production de ce symbole français à Oloron-Sainte-Marie (64)

Le millitaire, la mode et le made in France, Laulhère, représentant hexagonal
historique (société créée en 1840) de la production de bérets joue sur ces
trois axes pour conserver la production de ce symbole français à Oloron-Sainte-Marie (64)

Désormais, Laulhère, qui depuis début 2014 et le rachat de Blancq - Olibey (64) ne compte plus de concurrent fabricant de bérets en France (Il existe, néanmoins des ateliers de petite taille produisant des bérets, à l’image de Le Béret Français à Laas en Béarn) de sa taille puisqu’elle mobilise 45 salariés. Sa production s’est fortement développée, ses ventes aussi. Notamment à l’export où Laulhère réalise 30 % de son chiffre d’affaires (un CA réalisé à plus de 50 % grâce aux marchés militaire et paramilitaire).

« Nous avons, en 2015, l’objectif de renforcer cette présence à l’export, notamment vers des pays cibles que sont le Japon, l’Allemagne, l’Italie mais aussi l’Espagne... et on travaille aussi les Etats-Unis » assure Rosabella Forzy.

Présente dans plus de 500 boutiques en France, la marque est également distribuée dans plus de 1.000 points de vente dans le monde entier et tente de contrer, dans les magasins de souvenirs fréquentées par les touristes de passage en France et pour lesquels le béret reste un symbole de la vie dans l’Hexagone, la production chinoise.

Parier sur l’atout Origine France garantie
« Nous ne pouvons pas lutter sur le prix, mais comme nous sommes les seuls à pouvoir présenter un béret véritablement 100 % made in France, nous résistons bien. Les étrangers sont sensibles à la production 100 % française, ils sont prêts à se l’offrir. Ce qui est plus dur pour nous, c’est de constater que les Français eux-mêmes privilégient le produit chinois lorsqu’ils achètent un béret, regrette la PDG de Laulhère. Mais nous avons espoir que nos labels Entreprises du patrimoine vivant et Origine France garantie puissent avoir de plus en plus de succès auprès des consommateurs français. »

Laulhère, qui réalise environ 10 % de sa production en marque blanche pour des créateurs ou des marques françaises, insiste également sur un marché à forte valeur ajoutée : celui de la mode française.

La mode pour asseoir une croissance à deux chiffres ?
« Cette année, nous nous sommes attachés les services d’un modiste belge qui s’est recentré sur l’ADN de la marque Laulhère pour présenter une cinquantaine de produits résolument tendance. A l’avenir, nous allons chercher à multiplier les collaborations avec les grands noms du stylisme de mode », explique la maison Laulhère.

Donnée pour morte en 2012, la maison Laulhère, qui ne fabrique pas que des bérets mais aussi des chapeaux, casquettes, gants et écharpes en déclinant son savoir-faire dans la maîtrise de la laine vierge merinos et angora, enregistre depuis sa reprise et donc sa sauvegarde une croissance annuelle à deux chiffres de son CA. Certes, la société n’est pas encore rentable mais, selon Rosabelle Forzy, elle devrait pouvoir l’être à l’issue de cette année 2015.

Pascal Rabiller
La Tribune

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