Muraille du Mans : au patrimoine mondial de l'Unesco ?

Le Mans, dans la Sarthe, souhaite inscrire sa muraille du IIIe siècle au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette construction, en pierre de roussard, est très bien conservée et possède des éléments décoratifs uniques. Mais la procédure s’annonce longue.

Il n’y en a que deux comme ça : à Rome... et au Mans ! La muraille gallo-romaine sarthoise date du III^e siècle. En pierre de roussard, très bien conservée, elle présente « des éléments décoratifs uniques, notamment dans la variété des formes et des couleurs », indique Jacqueline Pedoya, adjointe en charge du patrimoine et du rayonnement de la Ville du Mans. Pour valoriser ces remparts, parmi les mieux conservés d’Europe, la ville lance une procédure d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le Mans au patrimoine mondial de l’Unesco ?
Déjà lancé en 2010 avec le soutien d’un comité d’experts, présenté au ministère de la Culture en 2011, !e dossier n’a pas abouti. II est aujourd’hui repris « conjointement par la Ville et la préfecture », explique Jacqueline Pedoya.

Quoi de neuf par rapport à 2010 ?
En 2010, la demande concernait la cité Plantagenêt, qui postulait dans la catégorie « Cité historique vivante ». Certes, le vieux Mans possède un énorme cachet. Mais pas si rare en Europe. Du coup, le dossier est recentré sur un monument exceptionnel : la muraille gallo-romaine.

En quoi la muraille est-elle exceptionnelle ?
Primo, cette construction de la fin du III^e siècle, en pierre de roussard, est très bien conservée. Secundo : elle possède des éléments décoratifs uniques, notamment dans la variété des formes et des couleurs. « En plus de cet aspect esthétique, elle s’inscrit historiquement dans une politique impériale romaine planifiée », précise Jacqueline Pedoya, en rappelant que ce joyau fait corps avec la « magnifique » cité Plantagenêt. Et un autre bijou : la cathédrale Saint Julien et ses arcs-boutants gothiques en forme de Y.

Le Vieux Mans : l’enceinte gallo-romaine

Comment va se dérouler la procédure ?
Comme le site à inscrire au patrimoine mondial doit être proposé par le pays dans lequel il se trouve, ce n’est pas le maire qui portera la candidature du Mans, mais la France, à travers le ministère de la Culture. Une fois franchi le cap de l’inscription au patrimoine national, la proposition est soumise à différentes institutions internationales, dont les experts décident ou pas de présenter leurs travaux au comité du patrimoine mondial, qui se réunit une fois par an. La procédure peut durer près d’une dizaine d’années. En attendant, le maire vient d’adresser un courrier à Fleur Pellerin, ministre de la Culture, pour l’inviter au Mans et lui présenter la muraille.

Quels sont les critères ?
Le site doit posséder « une valeur universelle exceptionnelle » et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Le Mans pourrait répondre à celui-ci : « Offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine. »

Quel intérêt ?
L’image. La prestigieuse reconnaissance n’apporte aucune aide financière, mais attire les touristes, tout en offrant le soutien d’experts, de conférenciers. Déjà classée Ville d’art et d’histoire et labellisée « commune touristique », Le Mans relancerait ainsi sa Nuit des Chimères, dont les projections habillent... la muraille.

Ouest France

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