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Le Pont d’Avignon restitué en 3D
(Source : France 3 Provence-Alpes)
Publié le jeudi 27 novembre 2014, par Redaction
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Le pont d’Avignon comme vous ne l’avez jamais vu. Après quatre années de travaux, l’édifice a été reconstitué en trois dimensions. Un film est né de ce projet. Il sera projeté pour la première fois vendredi 28 novembre au centre des congrès du Palais des Papes.
 

« D’une rive à l’autre, un pont entre réel et virtuel, entre mythe et réalité » : c’est le thème de la conférence débat sur la reconstitution historique et numérique du pont d’Avignon, une conférence qui se tiendra le vendredi 28 novembre de 14h à 18h au centre des congrès du Palais des Papes.

Témoin majeur de l’histoire de la cité des Papes, les premiers travaux relatifs au Pont Saint Bénezet remonteraient au XIIe siècle. Il fut plusieurs fois endommagé et reconstruit à la suite de guerres et des inondations du Rhône. Les travaux de reconstruction cessèrent au XVIIe siècle. Le pont d’Avignon est l’un des monuments les plus connus au monde grâce à sa chanson chantée par les enfants de tous les pays.

Quatre arches seulement demeurent sur les 22 de son origine
Les premiers éléments du pont attestés sont constitués au XIIe siècle par le pilier supportant la chapelle romane de Saint Bénezet. Ce pilier était relié probablement par des passerelles de bois à la berge d’Avignon. Les premiers travaux de construction de l’ouvrage dans son ensemble semblent plus tardifs, et dateraient des années 1230. A cette époque existait la confrérie de « l’œuvre du pont », née de l’influence de Bénezet, regroupant 24 frères. Grâce à leurs quêtes incessantes et à l’habile utilisation des péages, ils peuvent entreprendre la construction d’un pont gothique en pierre sur les restes de l’ouvrage datant du XIIe siècle, sur le même principe de construction de ponts tout aussi fameux dans la région : le Pont du Gard ou le Pont Julien de Bonnieux. Le nouveau pont s’étire sur environ 900 mètres et compte quelques 22 arches.

Pêcheurs à la ligne près du Pont Saint-Bénézet et Chapelle Saint-Nicolas, au milieu du XXe siècle

Pêcheurs à la ligne près du Pont Saint-Bénézet
et Chapelle Saint-Nicolas, au milieu du XXe siècle

Au Moyen Âge, le Pont Saint-Bénezet s’intègre sur l’un des plus importants itinéraires de pèlerinage entre l’Italie et l’Espagne. Il va devenir indispensable à la cour pontificale qui s’installe en Avignon au XIVe siècle. Très vite, les cardinaux s’installent à Villeneuve pour fuir les nuisances d’Avignon, qualifiée alors par le poète Pétrarque de « plus infecte et plus puante des villes de la terre ». Le pont était à ce moment le lien le plus direct entre les multiples résidences que se faisaient édifier les cardinaux, et le Palais des Papes situé à l’intérieur des remparts d’Avignon. A chaque passage sur le pont, les Papes ont pour habitude de s’arrêter devant la chapelle de Bénezet pour prier un instant et laisser une aumône d’un florin. Le pont est pavé en 1377 sur ordre du cardinal de Blandiac, afin de remédier aux problèmes fréquents de glissades à l’origine de nombreux accidents et chutes dans le Rhône. Louis XIV est l’un des derniers à avoir franchi le Rhône avant son « effondrement » au XVIIe siècle, mais il ne voulut jamais payer sa restauration, malgré sa volonté d’en devenir propriétaire.

« Sur le Pont d’Avignon, on y danse, on y danse... » : une chanson connue dans le monde entier
Au XVe siècle, de nombreuses chansons populaires qui accompagnent les noces évoquent le Pont d’Avignon. Elles sont appelées « chansons des oreillers ». On en trouve la trace dans différentes régions de France, et même au Canada. Ces chansons populaires inspirent peut-être Pierre Certon, compositeur de musique de chapelle du Roy au XVIe siècle. Très connu à l’époque, ce chansonnier, outre des historiettes comiques et scandaleuses, écrivait aussi des œuvres religieuses. Il compose une messe, « Sus le Pont d’Avignon », dont la mélodie est relativement éloignée de la chanson que nous connaissons aujourd’hui. L’air de la comptine, sous sa forme actuelle, apparaît en 1853 dans l’opérette d’Adolphe Adam intitulée « l’Auberge Pleine ». Le succès international vient quelques années après avec une autre opérette, lancée en 1876, qui s’appelait finalement « Sur le Pont d’Avignon ».

Les Avignonnais, en fait, ne dansaient pas sur le pont, son étroitesse ne permettant ni farandole ni sarabande. Par contre, la formation des îles et notamment celle de la Barthelasse, a développé une intense activité de pique-nique et de guinguettes qui a permis de transformer les berges du Rhône en un lieu de détente et de loisirs dès le XIXe siècle. C’est donc à cette époque que l’on dansait, non pas sur, mais... sous le pont.

Le Pont d’Avignon accueille aujourd’hui 400.000 visiteurs par an. Il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Marc Civallero
France 3 Provence-Alpes

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