LA FRANCE PITTORESQUE
Remparts médiévaux cherchent assureur
(Source : Ouest France)
Publié le mardi 18 novembre 2014, par Redaction
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Après avoir subi un sinistre, les remparts de Dinan ne sont plus couverts. Eh oui, même le patrimoine doit être assuré ! Mais comment faire pour des menhirs ou des ponts ?
 

Voiture, maison... Ces biens peuvent être couverts par un contrat d’assurance, c’est évident. Mais pour ce qui est du patrimoine ? Des châteaux ? Des remparts ? À Dinan, les remparts étaient eux assurés jusqu’en 2010. Ce n’est plus le cas désormais. Lorsqu’il y a quatre ans, la ville a révisé ses contrats, aucun assureur n’a voulu en prendre la responsabilité. La faute à un orage en 2007 qui a provoqué un effondrement d’un pan des remparts.

« Les assurances considèrent que le risque d’un nouveau sinistre est trop élevé », regrettait le maire Didier Lechien, au moment d’évoquer la situation lors du conseil municipal il y a quelques semaines. Pour le reste du patrimoine de la ville, pas de problème, il est couvert nominativement. Mais pour les remparts, c’est l’impasse. « Nous préférerions qu’ils soient assurés, c’est évident », précisait le maire.

À quelques kilomètres, d’autres remparts, ceux de Saint-Malo, qui sont bien assurés. Ils sont compris dans un lot. « Que ce soient les remparts, la tour, le château qui héberge la mairie, tout est assuré », explique Jean-Michel Le Pennec, adjoint aux finances et au patrimoine. Le contrat d’assurance qui porte sur les dommages aux biens fait d’ailleurs référence à l’aspect monuments historiques, « ce qui entraîne un surcoût », précise l’adjoint. À chaque nouveau bien dans la commune, comme la médiathèque qui vient d’être inaugurée, les contrats sont révisés.

Dinan. Les remparts au pied du donjon

Dinan. Les remparts au pied du donjon

Les contrats d’assurance des collectivités sont assimilables à ceux souscrits par les particuliers. À la différence notable que les villes doivent passer un appel d’offres public pour obtenir leur contrat et qu’elles ont interdiction de le négocier.

Les menhirs sont-ils assurés ?
Pour ce qui est des biens qui appartiennent à l’État, comme les alignements et menhirs de Carnac, « ils ne sont pas assurés car l’État est son propre assureur », précise le Centre des monuments nationaux. « Les sinistres sont pris en charge directement par l’établissement », qui dispose toutefois « d’une assurance responsabilité civile pour les dommages causés aux visiteurs ».

Au-delà de ces monuments historiques, les assurances des collectivités couvrent également les ouvrages d’art, comme les ponts, les viaducs... C’est le cas à Quimperlé où, l’hiver dernier, l’Isole est sorti plusieurs fois de son lit. « Les dégâts dans la ville sont mineurs », remémore le maire, Michael Quernez. « L’assureur a couvert les bâtiments publics, très peu touchés. » Désormais, il faut engager les travaux de confortements des berges, d’un coût de 1,9 million d’euros.

Un problème pourrait se poser d’ici quelques années, lors de la renégociation des contrats. « En 2002, après des inondations très importantes, il n’avait pas été évident de retrouver un assureur. » À nouveau, comme c’est le cas à Dinan, le risque conséquent d’un autre sinistre entre en jeu. « Les assureurs peuvent considérer délicat de s’engager. » Mais d’ici les prochaines révisions de contrats, la mairie a d’autres préoccupations : « Mon inquiétude va plus aux propriétaires en zone inondable et dont les assureurs sont réticents. »

Ouest France

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