LA FRANCE PITTORESQUE
6 janvier 737 : Geneviève de Brabant et son fils retrouvés par Sifjfroi
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Publié le dimanche 15 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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L’histoire si connue et si pathétique de la belle Geneviève, fille d’un duc de Brabant, mariée à Siffroi ou Siffrid, palatin d’Offtendinck, est racontée par plusieurs auteurs dont les livres sont écrits en latin : telle est la source où sont allés puiser les écrivains de l’Allemagne et de la France moderne.

Tous s’accordent à dire que la calomnie flétrit la vertu de Geneviève. Le palatin Siffrid avait suivi Charles Martel dans sa glorieuse expédition contre l’armée d’Abdérame. A son départ, Geneviève était enceinte et ne s’en doutait pas. Un intendant, nommé Golo, chargé de veiller sur l’épouse de sou maître, conçut l’espoir de s’en faire aimer : n’ayant pu y réussir, il l’accusa du crime que vainement il l’avait pressée de commettre : l’enfant légitime fut représente’par lui comme le fruit, de l’adultère. Sifl’roi écrivit à Golo de faire noyer la mère et l’enfant : celui-ci livra les deux victimes à des domestiques, qui, parvenus dans l’enceinte d’une forêt profonde, sur les bords d’un lac, dans les eaux duquel la mère et le fils devaient disparaître, se sentirent touchés de pitié et les abandonnèrent tous deux dans ce lieu solitaire.

S’il faut en croire la légende merveilleuse, pendant cinq ans et trois mois Geneviève et son fils vécurent du lait d’une biche et de fruits sauvages, sans sortir du bois hospitalier. Au bout de ce temps, le 6 janvier 737, Siffroi et ses compagnons, poursuivant avec ardeur une biche et son faon, pénétrèrent jusqu’à la grotte de Geneviève. Siflroi ne la reconnut pas d’abord, et lui adressa des questions relatives à sa situation singulière : Geneviève y répondit en se nommant et en racontant sa triste aventure. Frappé de ce salut miraculeux, le palatin comprit qu’il était l’œuvre du Ciel : il serra dans ses bras sa femme et son fils, et donna l’ordre de les porter au château sur un brancard.

Le traître Golo péril écartelé par quatre taureaux indomptés. Geneviève voulut qu’au lieu où elle avait été retrouvée une chapelle fût érigée à la Vierge. Le palatin y consentit, et fit bâtir Fraucn-Kirchen, dont les ruines attirent encore les pèlerins.

Réelle ou supposée, la légende de Geneviève a inspiré les poètes et les artistes : le théâtre s’est emparé de ses infortunes ; la peinture les a reproduites sous toutes les formes : les larmes qu’elles ont fait verser ne sont pas encore près de se tarir.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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