LA FRANCE PITTORESQUE
GENNEVILLIERS
(Histoire de la presqu’île de)
et du mont Valérien
(par J.-T. Roque de Fillol)
Publié le lundi 16 juin 2014, par Redaction
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La plupart des centres agricoles, industriels et manufacturiers qui avoisinent Paris remontent à une époque où la religion des druides n’avait pas encore été étouffée par le polythéisme romain. Ce n’était sans doute que de très petits hameaux ou peut-être de simples stations de bateliers et de pêcheurs puisque l’immense ruche parisienne ne comptait guère que quelques misérables huttes de mariniers, des paillotes de bûcherons ou des refuges de chasseurs.

La plus ancienne agglomération de la presqu’île est sans conteste celle de Nanterre qui fut de temps immémorial le chef-lieu de toute la contrée. La patrie de Geneviève, patronne de Paris et d’Asnières, a possédé des druidesses avant d’être dotée de rosières et, au Moyen Âge, son puits des miracles abreuva de pauvres hallucinés et d’illustres monomanes comme Henriette-Marie de France, la maréchale de Vitry, Louis XIII mais aussi les chevaux du marquis de Soubise. Le roi Dagobert, au VIIe siècle, fit donation, pour le salut de son âme, de son domaine de Puteaux à l’abbaye de Saint-Denis ; les habitants, comme tous ceux de la « Garenne-Saint-Denis » ainsi qu’était appelée la presqu’île de Gennevilliers à cette époque, durent attendre 1248 pour recouvrer partiellement leur indépendance. Au siècle de Louis XIV, le village de Puteaux était habité « par les gros manieurs d’argent et la fine fleur de l’aristocratie ».

Puis, aux fêtes galantes et aux réjouissances mondaines succéda l’âpre besoin de la vie ; le bourg devint une cité ouvrière dont la principale industrie était la teinturerie. Longtemps les habitants de Puteaux durent se rendre à Suresnes, leur paroisse, un cierge à la main et un petit pain sous le bras, pour remplir leurs devoirs religieux. Henri IV y venait...

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