LA FRANCE PITTORESQUE
CLICHY
pendant la Grande Guerre
(par Alphonse Désormeaux)
Publié le lundi 16 juin 2014, par Redaction
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En faisant œuvre de mémorialiste, Alphonse Désormeaux a établi un document précieux qui ne se borne pas simplement à raconter des événements mais qui permet de comprendre les répercussions extraordinaires de cette époque sur l’évolution de notre société. Il restitue l’ambiance qui se transforme au fil des mois. Les premiers jours sont marqués par une morosité et un silence pesant : « Il semble que la vie chez nous, s’est arrêtée » commente-t-il. Mais très vite, des manifestations populaires dont le caractère patriotique ne semble qu’un alibi, ciblent les intérêts locaux allemands ou prétendus tels.

On assiste au saccage des établissements Maggi, puis de la fabrique à appareils d’éclairage intensif Gretzine, à tel point que les maisons menacées par la consonance allemande de leur nom, déroulaient des banderoles mentionnant le numéro du régiment dans lequel était affecté leur patron. Viennent ensuite les émeutes lors de l’attribution des secours alimentaires, les premières mauvaises nouvelles du front pour les familles, les rumeurs qui sèment la panique et l’angoisse, le passage des troupes qui provoque un certain émoi dans la population.

Après les premiers déboires de l’armée française, les familles les plus aisées se retirent en province ; elles rentreront, pour la plupart, dès la fin de l’année 1914. Parallèlement, une foule de réfugiés s’installe régulièrement, jusqu’à la fin de la guerre, attirée par les allocations attribuées aux démunis. Leur présence provoquera quelques heurts, mais sans véritable conséquence. Mais l’arrivée des travailleurs coloniaux, pour la plupart originaires d’Afrique du Nord, venus remplacer...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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