LA FRANCE PITTORESQUE
LAGNES (La commune de)
de 1556 à 1789
(par l’abbé Jean-François André)
Publié le mercredi 4 juin 2014, par Redaction
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Les armes du Saint-Siège qui apparaissent sur la porte principale de ce qu’il reste des remparts, rappellent que le pape était le souverain des lieux. Lorsque, le 10 juillet 1563, Pie VI donna pouvoir au vice-légat de vendre et aliéner quelques-unes des localités du Comtat, afin de financer le déploiement considérable de forces militaires nécessaires pour lutter contre les attaques des hérétiques et des autres ennemis du Saint-Siège, les habitants s’opposèrent à la vente du village à Jean de Cambis d’Orsan, déjà coseigneur du lieu. En 1569, les syndics et la population décidèrent donc, unanimement, d’offrir cinq cents écus d’or pour demeurer sous la souveraineté directe du pape. Á plusieurs reprises, au cours des siècles qui suivirent, les habitants donnèrent des preuves énergiques de leur dévouement. En 1789, réunis en assemblée générale, ils déclarèrent « en présence de l’Être Suprême » que le serment de fidélité qui les liait à leur souverain était inaltérable ».

Celui-ci était représenté à Avignon par un vice-légat, choisi dans la haute prélature, qui remplissait toutes les attributions des préfets modernes. Il approuvait les budgets des communes, autorisait les emprunts, permettait les constructions, sanctionnait les centimes additionnels et veillait à l’observation des lois et des coutumes. Dans l’intervalle de la tenue des états généraux, une assemblée ordinaire composée des évêques du Comtat, des élus de la noblesse et des consuls d’un grand nombre de communes écartait tout risque d’absolutisme. Le « parlement des hommes manants, habitants et particuliers de Lagnes » était ferme dans ses droits. Il était élu chaque année, le jour de la Saint-Marc. La population choisissait le baille ou viguier, les deux consuls et le trésorier, mais aussi les officiers de la communauté, parmi lesquels figuraient le secrétaire, le maître d’école...

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