LA FRANCE PITTORESQUE
6 janvier 1820 : affranchissement des serfs de la Livonie
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Publié le dimanche 15 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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L’empereur Alexandre sentait bien que le temps d’une émancipation générale approchait ; mais l’autocrate de toutes les Russies était le vassal du privilège : « Vous seriez révoltée, disait-il à madame de Staël,si vous étiez témoin des effets de la servitude personnelle. Mais il n’y a pas de ma faute ; j’ai donné l’exemple en l’abolissant dans les domaines de la couronne ; je ne puis employer que la persuasion et les conseils à l’égard des propriétaires dont je suis forcé de respecter les droits tout autant que s’ils étaient garantis par une constitution. » Voilà bien la misère du despotisme !

Enfin, dans le cours de l’année 1819, l’empereur obtint de l’ordre équestre, des villes et des possesseurs héréditaires de Livonie, une renonciation à tous les droits fondés sur l’esclavage de la glèbe. L’ukase qui règle l’affranchissement graduel des paysans parut l’année suivante, et fut reçu avec les acclamations de la joie la plus vive. Le reste de l’empire crut voir dans cet acte le prélude de sa délivrance ; l’avènement de Nicolas lui sembla devoir en être l’époque. Au contraire, le nouvel empereur marqua les premiers jours de son règne par une répartition de deux cent mille paysans entre ses favoris : c’était un pas en arrière sans doute. Les paysans osèrent se plaindre ; si la politique n’y prend garde, ils agiront.

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