Pendant la fatale campagne de 1818, Murât parut encore à son poste dans les rangs de l’armée française ; mais on voyait aisément que c’était par contrainte et comme pour obéir à un reste de pudeur. Après l’affaire de Leipsick, il fit comme la fortune, il passa du côté des ennemis ; enivre de la chimère d’une couronne indépendante, il croyait n’être réellement roi que du jour de sa révolte entre celui qui l’avait fait tel. Fouché, que la disgrâce avait conduit en Italie, contribua puissamment à l’enfoncer dans cette erreur politique. On ne peut supposer que cet esprit si fin et si prévoyant l’ait partagée ; l’instinct du mal le guidait sans doute ; et par son perfide conseil, il en faisait encore plus à Napoléon qu’à Murât.
A peine de retour à Naples, le roi transfuge ouvrit ses ports aux Anglais, et renoua des négociations déjà entamées après la campagne de Russie. Un traité fut conclu entre Naples et l’Angleterre ; quelques jours plus tard, Murât en signa un autre avec l’Autriche. (voy. 11 Janvier.) C’était signer son abdication.
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