LA FRANCE PITTORESQUE
Fortune de Baradas
()
Publié le vendredi 9 septembre 2016, par Redaction
Imprimer cet article
Fortune de peu de durée
 

La fortune de François de Baradas auprès de Louis XIII, qui, comme l’on sait, changeait facilement de favoris, ne dura pas plus de six mois. C’est de là que la fortune de Baradas est passée en proverbe pour exprimer une fortune de peu de durée.

Le sujet de la disgrâce de ce favori est aussi singulier que le fut celui de son élévation. Il était un jour à la chasse avec le roi, lorsque le chapeau de ce prince vint à tomber sous le ventre du cheval de Baradas. Dans le moment où on allait le ramasser, le cheval se mit à uriner, ce qui gâta le chapeau du roi, qui se prit d’une aussi grande colère contre le maître du cheval, que si c’eût été son propre fait. Cet accident, qui en aurait fait rire un autre, fut pris en très mauvaise part par le roi, qui commença dès ce moment à ne plus aimer Baradas.


Louis XIII

L’anecdote suivante fera connaître la fortune de Baradas. Sous Louis XIII, les champignons étaient un mets très recherché. Ce jeune gentilhomme, sorti de page, avait eu l’honneur de jouer à la paume avec le roi. Cette faveur inespérée, ouvrage d’un seul jour, surprit tous les courtisans, qui sont toujours étonnés des choses heureuses qui arrivent à d’autres qu’à eux.

En effet, on pouvait comparer cette faveur à la crue subite du champignon, qui naît dans l’intervalle d’une nuit à une autre. Le fou du roi, nommé Marets, en avait été lui-même choqué. Assistant au dîner du roi, il se mit à crier : « Qu’on apporte un plat de Baradas ! » Ce trait de malignité réjouit beaucoup les courtisans, engeance naturellement pétrie d’orgueil et de jalousie.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE