BRÉVAL (Un village nommé)

Les visiteurs de Bréval, séduits aujourd’hui par le charme et la tranquillité de cette localité de l’ouest des Yvelines, très proche de l’Eure et de l’Eure-et-Loir, peuvent difficilement imaginer ce qu’elle fut hier, au fil des siècles, tant son passé fut riche et mouvementé. Et pourtant, des origines préhistoriques (menhir nommé Pierre grise, en bordure de la route des Loges), jusqu’au dernier quart du XXe siècle (urbanisation achevée, grâce au dynamisme des municipalités successives), il y eut bien des faits de civilisation différents, si l’on songe à l’habitat très ancien dans la forêt omniprésente, à l’appartenance de Bréval au territoire des Carnutes, puis à la conquête romaine et à l’époque mérovingienne (le Pagus Médeintensis, ou Mantois), avant le passage dévastateur des Normands et l’âge féodal (érection du château de Bréval au XIe siècle). Par la suite, l’histoire de la seigneurie, qui devint une châtellenie royale au début du XIIIe siècle, et plus tard un marquisat (lettres patentes de 1623) fut une véritable épopée : les maisons les plus illustres étaient en place, il y eut de nombreux combats pour la possession du château et la lutte contre les Anglais fut interminable.

Toutefois, dans cette résurgence précise et turbulente du passé (droits seigneuriaux, justice, prévôté et sergenterie de Bréval, église dévastée par les guerres), une autre forme d’histoire a aussi sa place ; les « petites curiosités » trouvées dans les registres paroissiaux : une étrange contagion en 1636, un baptême tardif (un garçon de 11 ans), le décès mystérieux d’un jeune homme...