Artiste complet, paysagiste, animalier, graveur, sculpteur à ses heures, Servin fut un excellent « reporter » de la vie rurale de son temps. Il s’est attaché aux scènes des champs, aux animaux, aux artisans en action avec la précision inhérente au mouvement réaliste.
Né en 1829 à Paris, Servin fera ses débuts dans l’atelier de Drölling, puis fréquentera celui de Picot avant de peaufiner sa formation de peintre réaliste à Barbizon, auprès de Millet, Rousseau, Diaz... Après de nombreux voyages dans les Vosges, en Auvergne, en Bretagne, qui lui inspireront des tableaux envoyés au Salon, il viendra chercher l’inspiration au Pays briard en 1857. Séduit par le site, il se fixera à Villiers-sur-Morin où il restera jusqu’à sa mort. D’un naturel expansif, gai, aimable, enjoué et franc, il sera chaleureusement accueilli par la population rurale.
Servin se liera d’une amitié profonde avec Jules Grenier et de nombreux artistes, une cinquantaine de peintres, graveurs, sculpteurs, décorateurs, illustrateurs et écrivains, qui animeront avec lui un centre artistique et culturel à Villiers-sur-Morin. Parmi eux, citons Ernest Boëtzel, qui a gravé plusieurs tableaux de Servin, Louis-Alexandre Bouché, qui fit un portrait de Corot, Benjamin Ulmann, l’un de ses plus proches amis. Quant à Falguière, qui peignait les bords de Marne et dont on connaît mal la peinture, il sculpta le buste de Servin.
En 1865, son talent s’affirme avec des œuvres comme « Intérieur d’étable », qui font sa réputation, lui attirent l’attention...
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