Deux faits d’une importance majeure ont littéralement forgé le destin de Sain-Bel au fil du temps : d’abord, la fondation de l’abbaye de Savigny (Cœnebium Saviniacense) au IXe siècle, ensuite l’exploitation des gisements qui s’étendaient sous les communes de Chevinay, Saint-Pierre-la-Palud, Sourcieux et Fleurieux, sur la rive droite de la Brévenne.
Très tôt, en effet, après « les temps anciens » (ceux des Ligures, des Celtes et des Romains), à la suite des invasions du Ve siècle (Alamans et Burgondes) et de l’établissement du royaume franc qui devait avoir raison des envahisseurs arabes (VIIIe siècle), le château de Sain-Bel fut le chef-lieu de la baronnie de Savigny qui allait devenir de plus en plus puissante au fil des siècles, en dépit des incursions anglaises pendant la guerre de Cent Ans, puis de différentes calamités (nombreuses intempéries à la fin du XVe siècle, épidémies au début du XVIe, en 1629 et 1696, disette en 1693, hiver terrible en 1709...) et les liens entre le village et le monastère demeurèrent indissolubles jusqu’à la Révolution. Pour ce qui est des mines, qui avaient été exploitées depuis la plus haute antiquité, notamment par les Gaulois et les Romains, leur activité connut un temps d’arrêt au début du Moyen Age, ainsi que différentes vicissitudes (confiscation à Jacques Coeur), mais elles constituèrent une véritable source de prospérité économique pour la localité, surtout à partir du XVe siècle.
La Révolution vit la destruction de l’abbaye, des troubles dans le canton en 1793 et le meurtre d’un habitant de Savigny, puis la mise sous séquestre des magasins des mines (1794), ainsi que la transformation du village - bourg et paroisse sous l’Ancien Régime, archiprêtré de Courzieu, élection et sénéchaussée de Lyon - en une commune dotée d’un maire et d’un conseil municipal. Au début du XIXe siècle, l’exploitation...
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