LA FRANCE PITTORESQUE
ARRAS (Les Places d’)
Étude historique et archéologique
sur la Grande-Place
et la Petite-Place
(par Adolphe de Cardevacque)
Publié le mercredi 16 avril 2014, par Redaction
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Les deux places d’Arras, avec leurs maisons aux façades élégantes terminées par des pignons arrondis et soutenues par une longue suite d’arcades reposant sur des piliers en grès, présentent une architecture uniforme et, du fait de leur vaste étendue, un aspect monumental qui attire l’attention des visiteurs. Elles sont surtout étroitement liées à l’histoire de la ville. De temps immémorial, la Petite-Place a servi de marché pour l’approvisionnement de la cité, à une époque où la vie à l’extérieur était une habitude et en l’absence de boutiques disséminées dans tous les quartiers. À la fois point de réunion pour les affaires publiques et privées, centre de débit pour les marchandises, lieu d’exécution, théâtre des réjouissances et des émotions populaires, elle était en quelque sorte indispensable à l’existence d’Arras et en devint un des principaux ornements. La ville connut des jours de gloire industrielle et ses marchés et ses manufactures jouirent d’une réputation européenne.

La Petite-Place accueillait un entrepôt des vins de France, pour les provinces du Nord, qui fut pendant longtemps une source de prospérité. La ville était alors si riche et si commerçante qu’il entrait chaque semaine dans ses murs au moins six cents pièces de vin. La place fut aussi le lieu de vente et de réunion des marchands de garance, dont la culture fut si importante dans l’Artois, au Moyen Âge. C’est là que s’annonçaient les règlements des magistrats, les ordonnances des comtes, les levées d’impôts. Les seigneurs y organisaient des joutes, accueillaient avec faste les hôtes de marque, édifiant à l’occasion des arcs de triomphe...

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