Léon de Labessade met à l’honneur la rosière de Salency. D’abord parce que cette tradition participe largement à la vie du village dont elle est originaire. Ensuite parce qu’elle est l’antithèse du droit du seigneur si avilissant pour la femme du Moyen Âge. En reproduisant les divers témoignages de ceux qui ont pu assister à la cérémonie, il en fait revivre tous les protagonistes. Le lecteur suit le cortège à travers la commune, jusqu’à la grande rue de Salency où une table est dressée pour un repas dont l’auteur soigne le détail jusqu’à donner le menu. Tout le village participe à la fête. Les jeunes gens escortent la rosière jusqu’à l’église où elle est couronnée de roses, puis jusque dans la cour du château où un grand bal champêtre est offert à la population. Son élection n’est pas le fruit du hasard. Ce ne sont pas seulement la vertu et la sagesse de la jeune fille qui sont reconnues ; son père, sa mère, ses frères, ses sœurs et les autres parents jusqu’à la quatrième génération doivent être irréprochables.
Il s’agit donc de récompenser toute une famille, en la personne de la rosière. D’autres communes ont repris cette coutume, imposant parfois de nouvelles contraintes à la jeune fille, comme à Nanterre où elle ne peut se marier qu’un an après son couronnement ou à Montreuil, où elle est obligée, au contraire, de convoler à l’instant même. En reproduisant l’annonce de la fête d’Enghien à grand renfort de réclame, l’auteur révèle toute l’importance que peut revêtir...
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