Le statut très particulier dont bénéficièrent la ville et l’abbaye de Solesmes, pendant près de huit cents ans, leur a forgé un destin privilégié qui leur apporta une grande prospérité mais suscita souvent la convoitise. L’origine de Solesmes est très ancienne, comme l’atteste la tradition du bourdage qui semble n’être rien d’autre qu’un reste de pratique des cérémonies païennes, faisant partie des fêtes de la lumière et du feu. Vers la fin du VIIe siècle, c’était une riche et puissante seigneurie du Hainaut et la plus importante du comté de Famars.
L’assassinat de la belle et pieuse Maxellende bouleversa la destinée de la ville car ce fut probablement à la mort de son meurtrier que la terre et la seigneurie furent données, dans un but de piété et pour obtenir la rémission de ce crime, aux bénédictins de l’abbaye de Saint-Denis en France. Cette donation, faite par Childebert III dans une charte de 705, les soumettait à la souveraineté de la France, alors que leur sol était aux Pays-Bas, et « toutes les fois qu’elles furent enlevées à cette puissance par les hasards de la guerre, elles furent réclamées et restituées ». Le monarque, dans un souci de grande libéralité, exempta cette terre de tribut et de toute charge, privilège que les Solesmois parvinrent à conserver, en partie du moins, jusqu’à la Révolution. Après le temps des contestations, vint celui des conflits et des attentats que le développement rapide et la puissance de Solesmes provoquèrent. Des fortifications durent être établies mais surtout les seigneurs les plus puissants furent appelés...
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