NEVERS (Recherches historiques sur)

Louis de Sainte-Marie est maire adjoint de la ville de Nevers lorsqu’il publie, en 1810, l’ouvrage que nous présentons ici. Ce détail biographique n’est pas d’un moindre intérêt lorsqu’on sait, comme le fait remarquer Jean-Pierre Hanis dans sa préface, qu’à l’époque « le sens de l’histoire s’inverse et tente de s’enraciner à nouveau dans l’Ancien Régime », que l’auteur lui-même a émigré à l’âge de dix-huit ans (1792), qu’il a servi sous Condé pour ne regagner ensuite son terroir qu’en 1799.

Est-ce à dire que ses « Recherches historiques sur Nevers » sont une œuvre partiale et engagée ? Certes non : Louis de Sainte-Marie s’y révèle avant tout un historien précis et rigoureux, mais cela nous éclaire sur ses motivations, sur cette volonté profonde qui l’animait de retracer l’histoire de la ville de Nevers à laquelle il était si attaché, depuis les origines gallo-romaines jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Aussi est-ce en se référant sans cesse aux archives, aux chartes, aux traités cartulaires, à tous les documents dont il peut contrôler la validité et en étayant son étude sur les œuvres d’auteurs sérieux et éprouvés qu’il évoque la cité originelle, la citadelle aux très hautes murailles construites avec des matériaux choisis, la rudesse guerrière de la période médiévale nivernaise, l’histoire des grandes maisons nobiliaires, les réalisations des hommes de Dieu dans la cité, habités à la fois par l’esprit de conquête...