La ville de Languidic, patrie de l’abbé Guilloux qui lui a consacré ce bel ouvrage, apparaît aujourd’hui comme le lieu de cristallisation de tout ce que la Révolution apporta en matière de nouveautés administratives et d’éléments destructeurs dans le domaine des pratiques religieuses et politiques. Certes, ce fut le lot, peu ou prou, de toutes les localités de notre pays, mais ici on se trouvait dans « un pays de foi » et il semble qu’à Languidic l’action du pouvoir révolutionnaire ait été, en intensité, directement proportionnelle aux convictions des habitants de la cité.
Déjà le nouveau découpage territorial (départements, districts, cantons, communes) et son organisation avaient suscité bien peu d’enthousiasme de la part de la population (grève électorale en 1793), mais ce qui durcit encore les réactions, ce fut la radicalité des comités révolutionnaires qui « surveillaient tout ce qui se tramait dans la commune » et l’intrusion du pouvoir civil dans la vie spirituelle : ce que l’auteur nomme « l’établissement constitutionnel ».
Nomination par l’assemblée de Julien Le Gallic comme curé de Languidic, qui prête serment le 29 janvier 1792, instauration du culte de la Raison par l’instituteur, fête de l’Être Suprême et cantique rédigé par ses soins, avec, comme points culminants de cette véritable offensive...
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