Les premiers monuments de l’histoire authentique de Morlaix furent des donations ecclésiastiques. Au XIIe siècle, un château couronnait les hauteurs qui font presque face à celles du château ducal, construit plus tard et, au pied des fortifications, la ville s’étendait, composée de maisons de bois, d’un moulin, de deux fours à ban et de quelques édifices religieux. La croix dite de la Lanterne existait probablement dès cette époque : on l’allumait toutes les nuits et la tradition disait que le jour où elle s’éteindrait, la ville serait submergée. Les sires de Léon furent les premiers possesseurs de la cité.
Puis, en 1187, Henri II Plantagenêt vint en faire le siège durant neuf semaines. Écrasée par les projectiles qui pleuvaient sur elle, décimée par une cruelle famine, la place se rendit. Henri II en prit possession au nom du duc Arthur et y demeura quelque temps pour se livrer aux plaisirs de la chasse. On raconte qu’un jour, il fut sauvé de l’attaque d’un énorme sanglier grâce à la hardiesse d’un jeune seigneur breton, à qui, en remerciement, il permit de prendre pour armoiries une hure de sanglier.
Lorsque la Bretagne passa sous la suzeraineté française, Pierre Mauclerc et la duchesse Alix reçurent dans le beau palais qu’ils avaient à Morlaix, saint Dominique, qui entreprit la fondation d’un monastère, ratifiée en 1237 par l’évêque de Tréguier. Pendant presque toute la guerre de succession, la ville prit le parti franco-breton et fut une des premières à entrer dans l’insurrection contre Jean IV le Conquérant, appelant à son secours le connétable Du Guesclin. Cinquante notables furent pendus en représailles...
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