L’amitié qui unissait le chevalier Aude et Buffon transparaît tout au long de cet ouvrage. L’admiration qu’éprouvait le premier pour le second lui dicte des pages d’éloge qui font du naturaliste un des plus grands hommes de « ce siècle des sciences ». Si « la Nature a trouvé son confident, son peintre, son historien », nul doute que Buffon a trouvé son plus fervent admirateur. La gloire qu’il appréciait tant (« elle était sa maîtresse favorite ») et la louange qu’il « aimait éperdument » ont nourri l’orgueil du savant.
Mais ce besoin de considération n’est pas blâmable car il n’est que l’aboutissement d’un travail qui était vital pour lui. Homme de communication, il a su tout au long de sa vie se créer un réseau de relations qui lui a permis de mener sa carrière là où il l’avait voulu. La nature de ses rapports avec les femmes relève de son ambition de laisser ses travaux à la postérité. Sa vie durant, il n’a partagé avec la gente féminine que des rapports physiques, dont il a, semble-t-il, profité sans compter. En effet pour lui, la passion ne pouvait provoquer qu’une perte de temps.
Il l’avait même chiffrée à quatre ou cinq ans : « deux mois pour la conduire à ses fins, quatre mois pour la savourer, deux ans pour être trompé, un an pour maigrir, voyager et se refaire ». Mais le chevalier Aude s’interroge : « Si il a bien fait pour les sciences d’apprécier les femmes [pour] ce qu’elles valent, a-t-il bien fait pour son bonheur ? » Il reconnaît aussi comme une...
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