Cet hymen entre un cousin et une cousine issus d’une même branche royale n’offrirait rien de remarquable s’il s’était célébré à Versailles ou au Louvre ; mais il s’accomplit à Mittau, à six cents lieues de la patrie commune des deux époux, sous les auspices de l’empereur de Russie.
Un autel paré de fleurs fut dressé dans la grande salle du château : le clergé catholique de la ville, le prêtre grec, et le pasteur luthérien, suivis des habitants les plus notables, assistèrent à la cérémonie. Le cardinal de Montmorency donna au duc et à la duchesse la bénédiction nuptiale, et l’abbé Edgeworth se tint auprès de leur prie-dieu.
« Ainsi, dit Chateaubriand, s’accomplit dans une terre étrangère, au milieu des religions étrangères, le mariage, dont un des témoins fut le prêtre étranger qui assista Louis XVI à l’échafaud. Un sénat étranger reçut l’acte de célébration. Il n’y avait plus de place pour le contrat de mariage de la fille de Louis XVI dans ce trésor des chartres où fut déposé celui d’Aune de Russie et de Henri Ier, roi de France. »
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