Jeanne d’Albret, fille de Henri d’Albret, roi de Navarre, et femme d’Antoine de Bourbon, à qui elle apporta en dot ce titre d’un royaume usurpé par les Espagnols, fut la mère de notre grand Henri IV.
Lorsqu’elle vint au monde, les Espagnols qui redoutaient toujours les droits de la maison d’Albret à la Navarre, disaient en triomphant, et en faisant allusion aux armes du Béarn qui est une vache : Miracle ! la vache a fait une brebis. Henri d’Albret, à la naissance de Henri IV, se souvenant de ce mot, disait en triomphant à son tour : La brebis a enfanté un lion.
Antoine de Bourbon, père de Henri IV, en combattant et mourant pour les catholiques, laissa Jeanne à la tête du parti qu’il avait combattu ; elle déploya, en faveur de ce parti, de rares talents, d’utiles vertus, et toutes les ressources d’une âme grande et forte. « Elle n’avait (dit d’Aubigné) de femme que le sexe, l’âme entière aux choses viriles, l’esprit puissant aux grandes affaires, et le cœur invincible aux grandes adversités. »
Jeanne avait embrassé le parti des protestants par haine contre le pape, qui avait enlevé à son père le royaume de Navarre, par une bulle appuyée des armes de l’Espagne.
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