Son histoire est toute entière dans celle d’Abailard. En 1766 l’Académie des inscriptions et belles-lettres, à la réquisition de madame de Roye de la Rochefoucault, abbesse du Paraclet, fit l’épitaphe d’Abailard et d’Héloïse, qu’on lit encore aujourd’hui sur leur tombeau, transporté dans le Musée des Grands-Augustiris :
HIC
Sub eodem marmore jacent, Hujus monasterii Conditor Petrus Abaelardus, Et abbatissa prima Heloisa. Olim studiis, ingenio, infaustis nuptiis, Et paenitentiaaaa, Nunc aeterna, ut speramus, felicitate conjuncti.
Petrus obiit 21 aprilis 1142, Heloisa 17 maii 1163.
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La Chronique manuscrite de Tours rapporte qu’au moment où l’on ouvrit le tombeau d’Abailard pour y descendre Héloïse, Abailard lui tendit les bras pour la recevoir. L’auteur moderne de la Vie d’Abailard rapporte aussi ce même trait, et tâche de le rendre vraisemblable en citant plusieurs exemples de pareils miracles, entre autres celui d’un sénateur de Dijon, nommé Hilaire, qui, enterré depuis vingt-deux ans, étendit les bras pour embrasser sa femme au moment où elle entrait dans le tombeau.
D’après cela il paraîtrait que les époux d’autrefois s’aimaient davantage et bien plus longtemps que les maris d’aujourd’hui, qui ne donnent plus guère après leur mort l’exemple de ces politesses conjugales.
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