LA FRANCE PITTORESQUE
Usuriers sous Charles IX
(D’après un texte paru en 1834)
Publié le mardi 12 janvier 2010, par LA RÉDACTION
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Une des ordonnances rendues par suite des états généraux de 1560 défendit aux marchands de vendre des draps de soie à crédit à d’autres qu’à des marchands, « et ce », dit Joachim du Chalard dans son commentaire sur ces ordonnances (1834, p. 342), (...)

(...) « pour éviter les fraudes que font ordinairement les marchands ; car si un povre gentil-homme ou autre s’adresse à eux pour emprunter argent, ils luy diront qu’ils n’en ont point, mais qu’ils lui bailleront de la marchandise jusques à concurrance de la somme qu’il demande, sur laquelle ils gaignent la tierce partie (à cause du prest qu’ils font), et pour gaigner encores l’autre tierce, ils supposent un leur voisin pour achepter telle marchandise à vil pris et en leur nom. Ainsi mon povre gentil-homme (qu’ils font obliger à rigueur de l’exécuter, et qui emprunte par nécessité ou quelquefois par follie) est pippé, déceu, et trompé de moitié par ces deux imposteurs malheureux. Et s’il faut (fait faute) de porter ou envoyer argent au terme, tant le sort (le principal) que l’intérêt immodéré et excessif, le font constituer prisionnier, ou subhaster (sub hastd, à l’encan) tout son bien. Par tels moyens beaucoup de bonnes maisons et honnorables se sont perdues, et tombées entre les mains de leurs créanciers faute de payement. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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