François-Louis de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, puis de Conti, neveu du grand Condé, fut dans la branche de Conti, mais dans un degré inférieur, ce que son oncle est dans la branche de Condé. Rousseau écrivit à son sujet :
Steinkerque, où sa valeur rappela la victoire, Nerwinde , où ses conseils guidèrent nos exploits, Eternisent sa vie aussi bien que la gloire De l’empire français. |
Il se distingua beaucoup au combat de Gran, contre les Turcs, en 1685 ; mais cette guerre de Hongrie, où il était allé sans la permission du roi, et dans des circonstances qui avaient déplu à la cour, le fit exiler. « Il passa, dit madame de Sévigné, tout le temps de sa disgrâce à Chantilly , faisant un usage admirable de tout l’esprit et de toute la capacité de M. le prince, puisant à la source de tout ce qu’il y avait de bon à apprendre sous un si grand maître, dont il était chèrement aimé. » Le grand Condé, en mourant, demanda au roi de permettre au prince de Conti de revenir à la cour : ce qui lui fut accordé sur-le-champ.
En 1697, il fut élu roi de Pologne ; mais son rival, l’électeur de Saxe, nommé par un autre parti, lui enleva cette couronne ; le prince, après s’être montré inutilement à la rade de Dantzig, ne rapporta que l’honneur d’avoir été jugé digne d’un trône qu’il eût occupé avec gloire. Le prince de Conti mourut à quarante-cinq ans :
Pour qui compte les jours d’une vie inutile, L’âge du vieux Priam passe celui d’Hector. Pour qui compte les faits, les ans du jeune Achille, L’égalent à Nestor...
Oui, cher prince, ta mort de tant de pleurs suivie, Met le comble aux grandeurs dont tu fus revêtu ; Et sauve des écueils d’une plus longue vie Ta gloire et ta vertu.
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