Plusieurs savants de la même famille ont illustré ce nom. Le plus célèbre est cet Isaac Vossius à qui Colbert écrivit au nom de Louis XIV, la lettre suivante, qui sert autant à la gloire du roi et de Colbert qu’à celle de Vossius :
« Quoique le roi ne soit pas votre souverain, il veut néanmoins être votre bienfaiteur, et m’a commandé de vous envoyer la lettre de change ci-jointe, comme une marque de son estime, et un gage de sa protection. Chacun sait que vous suivez dignement l’exemple du fameux Vossius, votre père, et qu’ayant reçu de lui un nom qu’il a rendu illustre par ses écrits, vous en conservez la gloire par les vôtres : ces choses étant connues de Sa Majesté, elle se porte avec plaisir à gratifier votre mérite ; et j’ai d’autant plus de joie qu’elle m’ait donné ordre de vous le faire savoir que je puis me servir de cette occasion, pour vous assurer que je suis, monsieur, votre très humble et très affectionné serviteur,
Colbert. »
A Paris, ce 21 juin 1663.
Isaac Vossius, né à Leyde en 1618, passa en Angleterre, où il devint chanoine de Windsor. Il aimait le merveilleux, et était naturellement porté à y croire ; mais comme il n’avait pas la même docilité pour les objets de la foi, le roi d’Angleterre, Charles II, disait avec étonnement : « Ce théologien croit à tout, excepté à la Bible. » Les exemples de cette inconséquence ne sont pas rares.
On a de Vossius : 1° des Notes sur les géographes Scilax et Pomponius-Mela ; « Isaac Vossius (dit un bon juge en cette matière, Delisle, le géographe ) est un de ceux qui, dans ces derniers temps, ont travaillé le plus utilement à la géographie ; et quoique sa prétendue réforme des longitudes ne lui ait pas fait honneur, il ne laisse pas d’y avoir d’excellentes recherches dans ses ouvrages géographiques. ». 2° des Observations sur l’origine du Nil et des autres fleuves.
Dans Vossius le père, disent les journalistes de Trévoux, on admire une érudition vaste, mais exprimée avec tant de clarté, que tout s’entend, tout se retient. On admire dans Vossius le fils, un tour éblouissant, des pensées singulières, une vivacité qui se soutient toujours, et qui plaît toujours, même dans la mauvaise cause ; le père a fait de bons livres, le fils a fait des livres curieux. Tous les ouvrages d’Isaac Vossius sont en latin, ainsi que ceux de son père et de ses frères.
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