Jean VIII succéda au pape Adrien II : ce fut de lui que Charles le Chauve acheta l’empire à prix d’argent. Il ne put cependant obtenir de ce prince du secours contre les Sarrasins qui désolaient l’Italie, et il fut obligé de traiter avec eux, sous la promesse d’un tribut de vingt-cinq mille marcs d’argent par an.
Lambert, duc de Spolette, que Charles avait envoyé trop tard avec des troupes, pour le secourir contre les Sarrasins, ayant tourné ses armes contre le pape lui-même, Jean vint chercher un asile en France : le respect dû à sa dignité ne le garantit pas des brigandages qui se commettaient alors dans tout le royaume.
On lui vola, à Châlons-sur-Saône, une partie de ses chevaux ; et à Flavigny, ses propres domestiques lui dérobèrent une écuelle d’argent qui servait à son usage, et qu’on nommait l’écuelle de Saint Pierre. Le pontife, regardant ces vols comme des sacrilèges, lança une sentence d’excommunication contre tous ceux qui pouvaient y avoir participé.
« Ce pape, dit M. Fleury, prodiguait tellement les excommunications, qu’elles étaient passées en formule. » Les Annales de Fulde disent qu’il fut assommé à coups de marteau par ses parents, qui voulaient s’emparer de ses trésors, et mettre un d’entre eux à sa place : Muratori, dans ses Annales d’Italie, rapporte ce témoignage sans l’adopter ni le rejeter.
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