Duché de Vancy, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, fut le successeur de Racine dans l’emploi très important alors, de composer des poésies sacrées pour la maison de Saint-Cyr. Jonathas, Absalon et Debora, ne valent pas sans doute Esther et Athalie ; les hymnes, les cantiques de Duché ne valent pas non plus les chœurs des deux pièces de Racine : mais Duché a des opéras estimés ; et la reconnaissance d’Iphigénie et d’Oreste, dans son Iphigénie en Tauride, est non seulement la plus belle des scènes lyriques françaises, mais une des plus belles scènes dramatiques qu’il y ait dans notre langue.
C’est un de ces morceaux que tous les amateurs de la poésie savent par cœur, comme les plus belles scènes de Racine. L’opéra d’Iphigénie en Tauride est dans le grand goût ; et quoique ce ne soit qu’un opéra, il retrace une grande idée de ce que les tragédies grecques avoient de meilleur. Ce goût n’a pas subsisté longtemps : bientôt après on s’est réduit aux simples ballets, composés d’actes détachés, faits uniquement pour amener des danses ; ainsi, l’opéra même a dégénéré dans le temps que presque tout le reste tombait dans la décadence.
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