Jean-Baptiste de Guébriant, né au château du Plessis de Budes, en Bretagne, l’an 1602, un des plus grands hommes de guerre de son temps, soutenait et étendait la gloire des armes françaises en Allemagne, lorsqu’il fut mortellement blessé au siège de Rottweil, petite ville de Souabe.
Jean-Baptiste de Guébriant |
|
Tandis qu’on le portait de la tranchée dans sa tente, il dit aux soldats : « Compagnons, ma blessure est peu de chose ; mais j’appréhende qu’elle ne m’empêche de me trouver à l’assaut que vous allez livrer. Je ne doute pas que vous ne fassiez vaillamment, comme je vous ai toujours vu faire. Je me ferai rendre compte de ceux qui se seront distingués, et je reconnaîtrai les services qu’ils auront rendus à la patrie dans une occasion si brillante. »
Son capitaine des gardes, homme naturellement vif, se donnait des mouvements extraordinaires pour trouver un chirurgien ; Guébriant l’appelle et lui dit avec un sang-froid admirable : « Allez plus doucement, Gauville ; il ne faut jamais effrayer le soldat. » Les assiégés ne voulant pas s’exposer à être emportés de vive force, prirent le parti de se rendre. Ce héros, près d’expirer, se fit porter dans la place, et y mourut tranquillement au milieu des soins qu’il se donnait pour la conservation de sa conquête. Le roi le fit enterrer avec pompe à Notre-Dame.
Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.
