Charles Collé, né à Paris le 14 avril 1709, réunissait dans son caractère une disposition singulière à la gaieté, et une sensibilité rare. Le genre dramatique lui ayant plu dès l’enfance, il le cultiva avec succès.
Sa Partie de Chasse de Henri IV excite l’attendrissement par la vérité des caractères. Sa comédie de Dupuis et Desronais, pièce dans le goût de Térence, est dénuée peut-être de ce que l’on appelle vis comica ; mais elle attache tous les spectateurs par des sentiments vrais, par des caractères bien soutenus, par un dialogue naturel, enfin par des scènes qui arrachent des larmes. Une comédie intitulée : La Vérité dans le vin, ou Les Désagréments de la galanterie, est remplie de traits pétillants d’esprit et de gaieté.
Son talent pour les chansons, qui l’a fait nommer l’Anacréon du siècle, égalait son mérite dramatique. Il avait tout ce qu’il fallait pour réussir dans ce genre : beaucoup d’esprit naturel, une tournure facile dans les vers, et une chute heureuse dans les couplets : on lui eût désiré seulement plus de grâces et de décence. Il était un des derniers survivants de ces beaux esprits francs et enjoués qui avoient formé une société appelée le Caveau.
Collé était cousin du poète Regnard. En 1805, on publia son Journal historique sur les ouvrages dramatiques et les événements littéraires arrivés depuis 1748 jusqu’en 1751. Collé ne croyait pas sans doute que ce journal dût jamais être imprimé : il est écrit d’un style lâche, incorrect ; et il est rempli d’anecdotes, les unes fausses, les antres scandaleuses ; de médisances indécentes et de jugements hasardés.
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