LA FRANCE PITTORESQUE
28 octobre 1818 : mort du général et
homme d’Etat Henri-Jacques-Guillaume Clarke,
maréchal de France
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Publié le jeudi 25 octobre 2012, par Redaction
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De tristes souvenirs s’attachent au nom de ce maréchal, de ce ministre français, d’origine irlandaise. Sorti de l’école militaire en 1781, dès l’année suivante, il fut nommé sous-lieutenant au régiment de Berwick : voilà son point de départ. Ses talons administratifs, diplomatiques, bien plus que ses services militaires, firent sa fortune.

Il servit successivement le Comité de Salut public, le Directoire, le Premier Consul, l’empereur et le roi. Nommé, par Carnot, chef du bureau topographique, il se montra plein d’aptitude pour ce genre de travail. Envoyé près du jeune vainqueur d’Italie, et chargé de la mission secrète de le surveiller, il ne tarda pas à perdre la confiance du Directoire et à gagner celle de Bonaparte : il le servit dans son élévation, il fut aussi l’un des agents de son despotisme.

En 1807, il prit possession du portefeuille de la guerre : il le tenait encore lorsque les armées coalisées envahirent la France. Dans la défense du sol sacré, le génie de Napoléon ne trouva pas un auxiliaire puissant dans la prévoyance de son ministre : rien n’était prêt, ni places fortes, ni artillerie, ni munitions. Une seconde fois, Clarke reprit le portefeuille : ce fut à la nouvelle de l’entrée de Napoléon à Lyon, au retour de l’île d’Elbe. Le duc de Feltre, n’ayant pu retarder sa marche, se hâta de partir pour Garni. Une troisième fois nommé ministre, vers la fin de 1815, c’est sous lui que l’armée fut humiliée, insultée, que les cours prévôtales s’élevèrent, que plusieurs généraux tombèrent frappés du plomb français.

Vers la fin de 1817, Clarke perdit le portefeuille, et ne survécut pas longtemps à sa déchéance ministérielle. « Clarke, a dit un biographe, est un des hommes d’épée auxquels les travaux de plume ont le plus servi : militaire sans talent, il ne manquait d’aptitude ni pour la diplomatie, ni pour l’administration. » Il eut le malheur de nuire à tous les gouvernements qu’il servit, à la Restauration comme à l’Empire.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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