LA FRANCE PITTORESQUE
23 octobre 1706 : mort du numismate
Jean Foy-Vaillant
()
Publié le samedi 20 octobre 2012, par Redaction
Imprimer cet article

Jean-Foy-Vaillant, membre de l’Académie des Belles-Lettres, né à Beauvais en 1632, fut élevé avec soin dans les sciences, par son oncle maternel, et destiné à l’étude de la médecine ; mais un heureux hasard lui fit connaître sa véritable destination.

Un laboureur, ayant trouvé dans son champ, près de Beauvais, un petit coffre plein de médailles anciennes, les porta au jeune médecin, qui dès ce moment se livra tout entier à la recherche des monuments de l’antiquité. II se forma en peu de temps un cabinet curieux en ce genre, et fit plusieurs voyages dans les pays étrangers, d’où il rapporta des médailles très rares.

Dans le désir d’augmenter ses richesses littéraires, il s’embarqua à Marseille pour aller à Rome ; mais il fut pris par un corsaire, conduit à Alger, et mis à la chaîne. Environ quatre mois après, on lui permit de venir en France pour solliciter sa rançon. Il s’embarqua sur une frégate qui fut à son tour attaquée par un corsaire de Tunis. Vaillant, à la vue de ce nouveau malheur, afin de ne pas tout perdre, comme il avait fait dans le premier vaisseau, avala une quinzaine de médailles d’or qu’il avait sur lui, et après avoir failli périr plusieurs fois, il trouva enfin le moyen de se sauver avec l’esquif. Quelque temps après, la nature lui rendit le dépôt qu’il lui avait confié.

De retour à Paris, il reçut des ordres de la cour pour entreprendre un nouveau voyage. Vaillant poussa ses recherches jusque dans le fond de l’Egypte et de la Perse, et y trouva les médailles les plus rares. Au renouvellement de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Vaillant y fut d’abord reçu en qualité d’associé, et peu de temps après, il obtint la place de pensionnaire. Il avait été marié deux fois ; et, par une dispense particulière du pape, il avait épousé successivement les deux sœurs.

Tous ses ouvrages ont beaucoup servi à éclaircir l’histoire. Il a donné par médailles l’Histoire des Césars jusqu’à la chute de l’empire romain, celle des rois de Syrie, des Arsacides, des rois de Pont, de la Thrace et de la Bithynie. On disait de lui « qu’il lisait aussi facilement les plus anciennes médailles qu’un Mançeau lit un exploit. »

L’auteur était estimable, non seulement par son savoir, mais encore par son caractère. Il eut un fils qui se distingua pareillement dans la science numismatique, et fut membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE